Le Musée d’art moderne de Fontevraud, ouvert au public en mai 2021, présente un parcours original, construit sur des correspondances formelles et conceptuelles entre des pièces diverses issues de la collection de Martine et Léon Cligman, qui regroupe des œuvres d’art moderne (de la fin du XIXe siècle à la fin du XXe siècle), mais également de nombreux objets extra-européens.
La proposition d’Alice Anderson (née en 1972) dans le cadre de la première édition de « Connexions\Collections », invitation annuelle d’un artiste contemporain à dialoguer avec les collections, est une grande réussite. En concertation avec l’équipe du musée, la plasticienne franco-britannique a choisi de disséminer dans le parcours ses « machines spirituelles », assemblages d’objets technologiques enrobés de fils de cuivre par un processus performatif de « mémorisation ». Incarnant pour elle la connectivité numérique, le fil de cuivre est omniprésent dans sa pratique, qui mêle notre société hyperconnectée à des références mythologiques et culturelles extra-européennes et revisite des techniques ancestrales, notamment le tissage. Que ce soit en regard d’une statuette cycladique, d’un masque funéraire, ou encore de sculptures de Germaine Richier, ces totems, ou « female power figures », comme les appelle l’artiste, semblent presque avoir été créés spécialement pour le musée. À Fontevraud, l’œuvre d’Alice Anderson, empreint de spiritualité, de pensée animiste et de conscience écologique, nous invite à repenser notre rapport aux objets, à la nature et au temps. La salle présentant des sculptures issues de la série Itinéraires d’un corps, suspendues au plafond et semblant s’animer grâce aux jeux d’ombres, est splendide. Elle est accompagnée d’une captation de la danse transitionnelle que l’artiste a réalisée avec d’autres performeurs en dialogue avec ces œuvres, afin de leur réinjecter de l’énergie.
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Les machines spirituelles d’Alice Anderson
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°749 du 1 décembre 2021, avec le titre suivant : Les machines spirituelles d’Alice Anderson