Rétrospective - Mines tristes, contempteurs de joie, broyeurs de noir et autres oiseaux de malheur, laissez là vos démons ou passez votre chemin.
Au MAAT, Musée d’art, architecture et technologie au bord du Tage, à Lisbonne, Hervé Di Rosa nous invite au voyage et à la jubilation : l’artiste d’origine sétoise, enfant terrible de la « figuration libre » des années 1980, déploie son univers dans sa première rétrospective au Portugal. Dans une déambulation haute en couleur, il fait dialoguer ses productions inspirées de la culture populaire avec la multitude d’objets qui les inspirent et qu’il conserve dans son Musée international des arts modestes (Miam), à Sète : le commissaire de l’exposition, Noëlig Le Roux, qui fut en charge des expositions de la Maison rouge à Paris, a imaginé un parcours qui donne à voir les collections d’arts modestes du Miam comme partie intégrante de l’œuvre d’Hervé di Rosa. À l’entrée, une caravane jaune, à l’intérieur tapissé de vitrines regorgeant de jouets et de figurines, donne le la. Présentation originale d’une collection ? Installation ? On hésite. Au-dessus de l’espace d’exposition, dans la galerie ovale du musée, en contrebas, flotte un personnage vert monumental, dieu étrange et ludique gardien des arts modestes, dont le nom (Ahahah), résonne du rire des personnages de BD chers à l’artiste trublion. On accède à cette galerie ovale en empruntant une rampe tapissée de peintures sur azulejos, réalisés par l’artiste qui vit une partie de l’année à Lisbonne. En contemplant aussi des piñatas suspendues, confectionnées au Mexique, on descend ainsi jusqu’à l’archipel de ces arts modestes, rejetés aux marges de l’art reconnu par les musées, la critique et l’histoire. Une carte figure leur territoire, de l’île de l’art populaire à celle de l’art commercial, en passant par l’art traditionnel ou les arts du corps. Le visiteur vogue ici de l’une à l’autre, avec délectation, entre ex-voto mexicains, arbres de vie, collections de biches en porcelaine ou de poissons en corne. Dans l’exposition, aucune mine triste.
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Les joyeux archipels d’Hervé di Rosa
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°764 du 1 mai 2023, avec le titre suivant : Les joyeux archipels d’Hervé di Rosa