Le salon d’Hercule est un endroit incroyable mais moins connu que d’autres parties du château, pour Laurent Salomé, directeur du château de Versailles.
C’est un très grand salon situé au début du parcours de visite, et il est donc souvent un peu trop perçu comme une salle d’introduction au Grand Appartement, alors qu’en réalité, il abrite deux chefs-d’œuvre de Véronèse, Le Repas chez Simon et Éliézeret Rébecca, dans des cadres hallucinants sculptés par Verberckt, ainsi qu’une immense cheminée taillée dans un seul bloc de marbre. Bref, il n’y a que des choses exceptionnelles, et l’on est dans le superlatif dans chaque détail, à commencer par le plafond peint par François Lemoyne, un décor gigantesque, l’un des plus grands plafonds jamais peints. Contrairement aux autres grands décors de Versailles, il ne s’agit pas d’une succession de tableaux juxtaposés, mais d’une seule composition qui occupe tout l’espace. C’est alors une vraie nouveauté en France et un défi pour l’artiste, qui tente ici de rivaliser avec les plafonds des palais italiens. Cette œuvre est une réelle prouesse technique à la composition vertigineuse et éblouissante par sa grâce, son sens de la grandeur et de la lumière, poursuit Laurent Salomé. Son sujet est aussi une petite révolution car ce n’est pas le roi qui est représenté, mais un héros qui incarne le génie humain. Nous sommes à l’aube du siècle des Lumières et cette rupture symbolise le monde nouveau qui émerge sous le règne de Louis XV. L’œuvre est aussi bouleversante, car on ne peut pas s’empêcher de faire le parallèle entre les travaux d’Hercule et le travail titanesque accompli par le peintre pour réaliser cette peinture monumentale. Le chantier a d’ailleurs tellement épuisé Lemoyne qu’il sombre dans la dépression et se suicide juste après l’avoir achevée, alors qu’il vient tout juste d’être nommé Premier peintre du roi. »
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Le salon d’Hercule
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°735 du 1 juillet 2020, avec le titre suivant : Le salon d’Hercule