Comment capitaliser ses atouts tout en préparant l’avenir ? Le musée Mandet et sa conservatrice Marie-Josée Linou pourraient bien avoir trouvé la formule.
L’histoire de ce musée méconnu de Riom, petite ville du centre de la France, ressemble à celle de beaucoup de musées de beaux-arts en région. En 1866, quelques notables emmenés par un magistrat, Francisque Mandet décident de doter la ville d’un musée installé dans un bâtiment xviiie. Celui-ci sort de son assoupissement en 1983 quand un couple de Riomois, les Richard, décide de léguer son incroyable collection à la ville qui réhabilite alors un bâtiment attenant pour loger cet ensemble. Le musée Mandet se trouve ainsi doté de plusieurs milliers d’œuvres, des vases grecs antiques aux peintures de salon du xixe. Peu de chefs-d’œuvre ou de grands noms, mais une collection suffisamment démonstrative pour éduquer et former le gout des scolaires qui viennent nombreux, comme celui du public local.
Les moyens de la ville ne permettant pas de concurrencer le Louvre pour étoffer les collections, Marie-Josée Linou décide d’ouvrir un nouveau département dédié à l’orfèvrerie contemporaine, afin d’installer le musée sur une spécialité encore peu exposée ailleurs, et s’ouvrir à la création. Elle réussit à convaincre sa tutelle de réhabiliter deux ailes de l’hôtel Dufraisse pour y présenter ses acquisitions dans ce domaine. 1,3 million d’euros plus tard, le musée Mandet a belle allure dans son bâti à l’austère pierre volcanique. À côté du parcours classique et bourgeois, un hall d’accueil rénové, des salles pédagogiques conviviales et de belles vitrines à la pointe de la scénographie s’offrent aux visiteurs. Ces dernières accueillent donc un ensemble représentatif de l’orfèvrerie européenne depuis les années 1950. On se rend compte alors que le design s’est aussi emparé des arts de l’argent que l’on croyait à jamais cantonnés aux couverts anciens ou aux services de table bon marché.
Ils inspirent les designers renommés que sont Ettore Sottsass ou Garouste et Bonetti comme les « artistes-artisans » tels Goudji ou Daraspe. Vases, verseurs, cafetières, chandeliers adoptent des formes originales, le plus souvent dénuées d’ornements. Les plus inventives, difficiles à fabriquer en série, n’ont pas dépassé le stade du prototype, leur conférant ainsi un statut d’œuvre d’art.
14, rue de l’Hôtel-de-Ville, Riom, www.ville-riom.fr/Musee-Mandet
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Le musée Mandet joue la carte du design
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°633 du 1 mars 2011, avec le titre suivant : Le musée Mandet joue la carte du design