Fauvisme - À peine achevée la très spectaculaire exposition de Mark Rothko, l’œuvre phare du Museum of Modern Art à New York, L’Atelier rouge d’Henri Matisse (1911), fait une entrée remarquée à la Fondation Louis Vuitton.
La transition semble logique, puisque dès 1949, Rothko revenait régulièrement au musée new-yorkais pour admirer cette toile… laquelle avait été commandée par Sergueï Chtchoukine, le célèbre mécène russe de Matisse, dont la collection a été présentée à la Fondation en 2016-2017. Exposé dans une vaste salle, L’Atelier rouge est entouré d’une dizaine de travaux de Matisse (1869-1954), et pas n’importe lesquels : il s’agit de l’ensemble des œuvres figurant sur la toile. L’atelier, ce lieu magique de la création, s’inscrit dans une longue tradition picturale. Dans le cas de Matisse, les traces savamment étudiées de son activité prennent le relais de la présence du peintre, constituant en quelque sorte une forme d’autobiographie artistique. Ce qui rend cette œuvre troublante, c’est également la partie qui ne se voit pas. En effet, sous la couche de rouge dit « vénitien » qui recouvre pratiquement toute la surface, se cache une autre couleur : le bleu. Mécontent de la première version, Matisse réalise cette modification chromatique à la hâte, déclarant : « Je ne sais pas pourquoi je l’ai peint exactement comme cela. » On peut supposer que le choix du rouge vif correspond à sa volonté de donner à la couleur toute son intensité expressive. Il n’en reste pas moins que cette toile, pendant longtemps ignorée, conserve son côté énigmatique.
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« L’Atelier rouge », le tableau-énigme de Matisse
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°777 du 1 juillet 2024, avec le titre suivant : « L’Atelier rouge », le tableau-énigme de Matisse