PARIS
Vingt-trois artistes ont été conviés par la Fondation groupe EDF à imaginer un monde plus responsable.
Paris. Le titre-choc « Demain est annulé… » est énigmatique. C’est seulement à la lecture du sous-titre – « de l’art et des regards sur la sobriété », que se lit la visée de l’exposition organisée par la Fondation groupe EDF. Les commissaires, Nathalie Bazoche, responsable du développement culturel de la fondation, le philosophe Dominique Bourg et Patrice Chazottes, directeur de l’association Clermont-Ferrand, Massif central 2028, l’affirment : « Alors que nous prenons conscience de la fragilité de notre planète […], l’heure est aux questionnements individuels et collectifs pour trouver des solutions concrètes. Parmi elles, la sobriété. » Un terme un peu vaste, voire générique, mais qui permet aux artistes réunis ici d’exprimer leur inquiétude face au réchauffement climatique, à la pollution, à la consommation effrénée.
D’entrée, ces préoccupations s’annoncent clairement. L’œuvre Big Cars (2019) de Neïl Beloufa met en scène un embouteillage monstrueux, réalisé à l’aide de matériaux de récupération. Cet univers dominé par la sacro-sainte bagnole est totalement ignoré par les personnages qui occupent l’installation avoisinante de Bianca Argimíon, Zen Garden (2022). Et pour cause, car, ayant littéralement la tête enfoncée dans le sable, ces cadres de la City en costume continuent à faire l’autruche face à la catastrophe écologique à venir. Ailleurs, c’est l’inégalité de l’accès aux soins médicaux selon les pays – rappelant les difficultés rencontrées en la matière pendant la pandémie de Covid-19 – qui est révélée par les photographies de Gabriele Galimberti (Home Pharma, 2016-2020). Ailleurs encore, Les Plantes vertes (Tender Trouble, 2023) de Chloé Bensahel, une tapisserie qui mêle fibres naturelles et fil électrique, montre la possibilité d’une cohabitation pacifique entre la technologie et la nature.
La vingtaine d’œuvres déployées sur trois niveaux est accompagnée par de nombreux panneaux explicatifs détaillés et des vidéos réalisées par des spécialistes. Vertueuse, « politically correct », l’exposition, qui ne manque pas de poésie, reste un peu trop sage. Ou, peut-être, trop sobre.
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L’art du XXIe siècle sera sobre ou ne sera pas
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°627 du 16 février 2024, avec le titre suivant : L’art du XXIe siècle sera sobre ou ne sera pas