La photo d’une ado en train de fumer, celle d’un punk arborant un tee-shirt à l’image d’une tête de mort, un photomontage montrant les étapes d’un brushing, le profilé d’un buste découpé dans du bois sur lequel est peinte en décalage une figure féminine, l’image peinte d’une jeune femme en petite tenue, vue de dos debout sur un lit, la photo d’une bande de jeunes traînant autour d’une piste de skateboard… Non seulement l’art d’Ed Templeton décline tout un monde d’images empruntées au réel le plus immédiat mais il exploite toutes les ressources plastiques possibles.
Né en 1972, dans une banlieue de Los Angeles, passionné de dessin et de peinture, il appartient à une génération en mal d’identité dont il est devenu comme un mythe parce que, hyperdoué, il s’est imposé tout à la fois comme un artiste et un skateur professionnel. Sans jamais vouloir choisir vraiment entre l’un et l’autre tant ces deux activités se nourrissent à ses yeux l’une l’autre. De ce monde qui est le sien, il nous donne à voir un ensemble d’images fortes qui en content les heures, qu’elles soient trash ou riantes, privées ou collectives, anonymes ou autobiographiques.
Intitulée « The Cemetery of Reason », l’exposition que lui consacre le S.M.A.K. rassemble photos, sculptures, peintures, dessins, etc., dans une grande et généreuse brassée sur le mode d’un artiste témoin de son temps. Témoin surtout d’un microcosme et d’une communauté pour lesquels il a un regard tant objectif qu’attendri et qu’il nous invite à approcher dans la vérité crue de leur quotidien.
« Ed Templeton. The Cemetery of Reason », S.M.A.K., Citadelpark, Gand (Belgique), www.smak.be, jusqu’au 13 juin 2010.
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La vérité crue d’Ed Templeton
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°624 du 1 mai 2010, avec le titre suivant : La vérité crue d’Ed Templeton