La saison des collections

L’établissement a fait le pari de créer l’événement en marge des blockbusters en exploitant le potentiel de ses superbes collections. Véritable manifeste, cette opération propose, à chaque édition, son lot de belles surprises à travers une série d’expositions-dossiers mettant en lumière les acquisitions récentes, les restaurations ou encore des études scientifiques. Parmi ce chapelet d’interventions, quelques-unes tirent particulièrement leur épingle du jeu comme la relecture de La Flagellation du Christ du Caravage ou le fil rouge sur les cadres. Ce dernier résume à lui seul l’ADN de la manifestation, car il incite le visiteur à arpenter les salles, et donc à redécouvrir le musée. Il donne par ailleurs un coup de projecteur à un accessoire indispensable, souvent ignoré, tout en valorisant le travail de l’atelier d’encadrement du musée. La section réservée au trompe-l’œil, autour de l’œuvre faussement vandalisée de Jouvenet, est quant à elle aussi inattendue que réjouissante. Enfin, n’en déplaise aux grincheux qui avaient taxé cette initiative de populiste, la chambre des visiteurs tient pleinement ses promesses. En 2016, le public avait pu voter pour faire sortir des réserves vingt œuvres de son choix. Un intelligent plaidoyer pour l’accrochage participatif et une réelle appropriation du musée, qui permet aussi d’admirer à nouveau de belles œuvres de Delvoye, Helleu et Vieira Da Silva.