La Biennale défriche la scène française

Art Contemporain -  De l’installation de Myriam Mihindou (née en 1964) placée dans l’entrée des Grandes Locos (une forêt de bras aux index levés dressés sur des fers à béton, Lève le doigt quand tu parles, 2023-2024) à l’architecture métaphorique de Feda Wardak (né en 1991), dont les colonnes tronquées font référence aux infrastructures afghanes détruites par les bombardements américains (Les sols ont vibré, 2024), en passant par les silhouettes adolescentes emblématiques d’Edi Dubien (né en 1963), le répertoire graphique d’Annette Messager (née en 1943) et les dessins à quatre mains de Tirdad Hashemi (née en 1991) et Soufia Erfanian (née en 1990), la 17e Biennale de Lyon offre un panorama de la scène française multigénérationnelle.

On y retrouve des artistes établis, telle Hélène Delprat (née en 1957), dont l’installation Vous êtes en train de m’enregistrer ? (2024) fait entendre aux Grandes Locos la voix du comédien Jean-Louis Trintignant, non loin du montage vidéo d’Ange Leccia (né en 1952) invitant à un voyage immobile (Trois Temps, 2024). On y découvre aussi le travail d’artistes émergents : la pièce textile de Mona Cara (née en 1997) déployée dans la halle 1, les sculptures mi-humaines mi-végétales de Hajar Satari (née en 1990) à la Cité de la Gastronomie, les scènes collectives peintes à grands traits par Ludivine Gonthier (née en 1997) au Mac Lyon. La Biennale rend aussi hommage à des disparus : Chantal Akerman (1950-2015), dont le portrait de jeune femme au miroir (In the Mirror, 1971) ouvre le parcours au Mac Lyon, plus loin Sylvie Fanchon (1953-2023), avec son ultime série de peintures, ou encore Christian Boltanski (1944-2021) dont le plan fixe d’Animitas (blanc),2017, hypnotise les visiteurs à la Cité de la Gastronomie.