Julien Prévieux, né en 1974, interroge avec sarcasme les codes de la société médiatique, sécuritaire et technologique. Ce plasticien joueur, adepte du contre-emploi, s’est fait connaître avec ses fameuses Lettres de non-motivation (2007) dans lesquelles il déclinait des offres d’emploi en expliquant aux entreprises que le job proposé ne l’intéressait pas !
Pour lui, la contre-productivité est une résistance aux diktats administratifs et aux dispositifs de contrôle transformant l’homme en robot. Après le monde de l’entreprise et l’économie capitaliste, Prévieux renouvelle son regard critique sur la relation homme-machine en exposant au Frac Basse-Normandie une série de dessins « mécaniques » et d’installations ubuesques qui sont à décrypter comme autant de rouages machinistes courant à leur perte.
Ce Géo Trouvetou puissance 120 améliore un procédé, ou le porte à une puissance supérieure, pour le gripper et ainsi en montrer l’absurdité ; le but : tourner en dérision une scientificité prétentieuse. Ici, des schémas réalisés dans un atelier mené avec des policiers, dont le projet est de visualiser des crimes en temps réel, deviennent d’étranges dessins géométriques. Plus loin, l’artiste s’amuse à revisiter des machines rétrofuturistes des années 1950 qui vantaient l’intelligence artificielle des robots – la palme de la vacuité revenant à sa Menace 2 (2010) qui n’est autre qu’un meuble à tiroirs destiné à apprendre à jouer… au morpion ! Prévieux, en questionnant la soi-disant émancipation par la technologie, nous invite malicieusement à défaire les évidences.
« Julien Prévieux. 10 puissance 120 », Frac Basse-Normandie, 9, rue Vaubenard, Caen (14), www.frac-bn.org, www.previeux.net
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Julien Prévieux : Géo Trouvetou
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°647 du 1 juin 2012, avec le titre suivant : Julien Prévieux : Géo Trouvetou