Jean-Luc Verna, un univers d’étoiles

Parfois juché sur des talons aiguilles, le corps tantôt ficelé dans un corset et l’épiderme de plus en plus recouvert de tatouages étoilés, cet artiste reste en effet très attaché à ce lieu, tout d’abord parce qu’il y a suivi sa formation artistique mais aussi parce qu’il y enseigne aujourd’hui comme professeur de dessin. Car au-delà de cette apparence un brin provocante qui laisserait penser que Jean-Luc Verna joue uniquement de son corps pour développer sa pratique artistique, notre homme est avant tout et depuis longtemps un adepte du dessin. Souvent réalisées à la mine de plomb, sur papier ou à même le mur, ses esquisses semblent tout droit sorties de rêves, ou à l’inverse de cauchemars, dans lesquels des personnages mythologiques se mêlent aux fantasmes du créateur qui n’hésite d’ailleurs pas à prendre part à certaines scènes. Après des années de pratique de cet art graphique, Jean-Luc Verna décidait, l’an dernier, de réaliser ses premiers travaux photographiques, utilisant pour cela son propre corps comme sujet. Se mettant en scène, totalement nu, l’artiste reprenait alors des poses connues de rock stars, identifiant d’une nouvelle manière sa personne à certains de ses modèles, pour au final rejoindre certaines formes de représentation de la peinture classique. En effet, ces autoportraits en noir et blanc donnent à voir un Jean-Luc Verna en chair en os et dont la présence physique, à la fois intrigante et imposante, occupe à elle seule le territoire de l’œuvre, finalement plus comme un objet de désir que de provocation.