FONTAINEBLEAU
Ancien directeur du cabinet de Christine Albanel, Jean-François Hébert est président de l’établissement public du château de Fontainebleau depuis 2009.
Quelles étaient vos priorités en arrivant à Fontainebleau ?
J.-F. H. : Un constat s’est imposé d’emblée, ce château extrêmement riche, historiquement et artistiquement, demeurait trop peu connu du public. Il fallait donc le rendre plus attractif ; en ouvrant davantage d’espaces à la visite, comme le Musée Napoléon Ier, mais aussi en instaurant une réelle politique culturelle, incluant des animations et des expositions temporaires. Ces actions, accompagnées d’une communication efficace, nous ont permis de gagner 25 % de visiteurs en trois ans, soit 452 000 personnes en 2012. Des chiffres prometteurs car, à terme, nous espérons accueillir entre 700 000 et 1 000 000 de visiteurs, tout en préservant l’intégrité des collections et du bâtiment.
Depuis 2010 vous travaillez à l’élaboration d’un schéma directeur, dans quelle phase êtes-vous actuellement ?
Nous avons achevé le diagnostic technique et dessiné les intentions programmatiques, c’est-à-dire déterminé l’évolution du château pour les dix ans à venir. Nous définissons actuellement les priorités et le chiffrage du schéma directeur qui sera présenté au ministère de la Culture et de la Communication à l’automne 2013. Avec nos bons résultats – une hausse de la fréquentation et des ressources propres depuis la création de l’établissement public en 2009 – ainsi qu’un important potentiel de développement, nous espérons que l’État sera enclin à nous aider financièrement à nous mettre, progressivement, au meilleur niveau dans tous les domaines : la conservation, notamment par le lancement d’un incontournable chantier des collections, mais aussi l’amélioration de l’accueil des publics et la restauration du château.
La création de l’établissement public est-il un atout pour le château ?
Oui, car cela nous permet notamment d’engager des partenariats, qui sont la condition sine qua non du développement. Notre budget d’investissement est ainsi passé de 1,5 à 10 millions d’euros, une somme considérable, mais insuffisante compte tenu de nos besoins. Nous sommes dans un cercle vertueux, mais nous avons besoin du soutien de l’État pour entrer véritablement dans la cour des grands.
Informations pratiques. « Le roi et l’artiste. François Ier et Rosso Fiorentino », jusqu’au 24 juin. Château de Fontainebleau. Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9 h 30 à 18 h. Tarifs : 11 et 9 euros. www.chateaudefontainebleau.fr
L’exposition. François Ier voua une passion aux maîtres italiens. Après Léonard de Vinci, il accueillit en 1530 à Fontainebleau un autre génie venu de la Péninsule, le peintre maniériste Rosso Fiorentino qui réalisa notamment la galerie du château, « œuvre d’art totale ». Le château de Fontainebleau, en collaboration avec le Musée national de la Renaissance du château d’Écouen, présente l’apport déterminant de l’artiste italien à la Renaissance française ainsi que le rôle de mécène de François Ier et de Fontainebleau comme foyer de création artistique. Les tableaux, tapisseries et gravures exposés témoignent de l’expansion d’un modèle dans toute l’Europe.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Jean-François Hebert : « Nous avons besoin de l’État pour entrer dans la cour des grands »
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°657 du 1 mai 2013, avec le titre suivant : Jean-François Hebert « Nous avons besoin de l’État pour entrer dans la cour des grands »