Impressionnisme : de la Seine aux tableaux

En avant-première, le musée des Impressionnismes de Giverny accueille « L’Impressionnisme au fil de la Seine ». Cinquante-cinq tableaux, tous peints sur les rives du fleuve, retracent l’histoire d’une révolution picturale dont on a bien du mal aujourd’hui à mesurer la hardiesse, tant cette peinture est devenue familière.

Chronologique et thématique, le parcours de l’exposition offre plusieurs niveaux de lecture. Consacrée aux pré-impressionnistes, la première salle permet de découvrir Corot ou Boudin confrontés pour la première fois au paysage « en direct ». Grâce à l’invention toute récente du tube de peinture à l’huile (vers 1840), ils peuvent quitter l’atelier et travailler en plein air, face au motif. Également judicieusement choisies, les Barques de pêche de Monet ou les Péniches sur la Seine de Pissarro ne nous empêchent pas de regretter l’absence de Turner, premier « pré-impressionniste » à avoir peint la Seine, au Havre, à Rouen ou à Paris, entre 1802 et le début des années 1840.

La suite du parcours nous introduit au cœur de la modernité impressionniste. Les rives de la Seine s’industrialisent dans le même temps où se développent les activités de loisir. Les Charbonniers de Monet ou Voiliers à Argenteuil de Caillebotte participent de la même volonté : peindre la réalité d’un monde en pleine mutation. La colonie de peintres américains venus à Giverny à la suite de Monet n’est pas oubliée. Les toiles de Robinson, de Metcalf ou de Wendel rappellent le rayonnement que connut ce mouvement apparu sur les rives de la Seine.