Il sera une fois la transmission

Elle rassemble des œuvres de sept artistes africaines d’origines variées et propose une « réflexion sur la notion d’oralité augmentée ». Si on déplore que le parcours, présentant les travaux de manière successive, ne permette pas de réel dialogue entre eux, la question de la transmission, au cœur de la réflexion, lie néanmoins efficacement les différentes pratiques. L’exposition débute par Meditation on Vacation de Fatimah Tuggar : dans une petite salle sont recréées quelques rangées de sièges d’avion, sur lesquels nous sommes invités à nous asseoir et à découvrir un faux film publicitaire dénonçant subtilement les dérives du tourisme occidental en Afrique. Si cette œuvre date de 2002, sa résonance avec le contexte actuel est frappante. On retrouve le même jeu sur les stéréotypes associés à l’Afrique, et notamment la femme africaine, dans la salle suivante, où sont présentées des photographies retravaillées numériquement. Autre temps fort de l’exposition : Siham et Hafida de Meriem Bennani, sorte de docu-fiction, intégrant des éléments issus des réseaux sociaux, pour dresser le portrait de deux chanteuses traditionnelles égyptiennes de générations différentes. L’exposition se conclut par la bibliothèque participative créée par les deux fondatrices de la revue berlinoise Contemporary And (C&), qui voyage dans diverses expositions depuis plus de deux ans. Chaque institution qui l’accueille est invitée à faire l’acquisition de certains ouvrages pour combler les manques de sa collection, et à enrichir en retour la bibliothèque par des dons pour combler les siens.