Riche d’une collection de 15 000 images, le Metropolitan Museum of Art, créé il y a 127 ans, vient d’ouvrir une galerie de 365 m2 exclusivement consacrée à la photographie. Financement privé oblige, elle est baptisée \"The Howard Gilman Gallery\", du nom du président de la Gilman Paper Company qui y expose sa collection.
La photographie a fait son entrée au Met en 1883, lorsque William Huntington a donné deux images réalisées d’après des négatifs-verre. En 1928, alors que le département de la Photographie dépendait du département des Arts graphiques – il le restera jusqu’en 1992 –, Alfred Stieglitz avait offert vingt-deux de ses photographies (Equivalents), cinquante épreuves d’Edward Steichen (The Pond-Moonlight), et des images de Paul Strand. Cinq ans plus tard, il a donné des photographies de Clarence White, Gertrude Kasebier et Charles Sheeler. Au cours des années trente également, William Ivins, conservateur du département des Arts graphiques, avait acheté d’œuvres de Henry Fox Talbot, de Julia Margaret Cameron et de Hill & Adamson. Aujourd’hui, la conservatrice Maria Morris Hambourg, spécialiste d’Eugène Atget, envisage l’acquisition d’un ensemble de photographies américaines et européennes rassemblées par le collectionneur californien William Rubel au cours des vingt dernières années. "La collection témoigne de l’œuvre des pionniers de la photographie : Talbot, Cameron et Fenton, pour ne citer qu’eux", déclare le marchand de Manhattan Hans P. Kraus Jr., qui propose cette collection pour 6 millions de dollars. Pour ouvrir cette galerie, le Met a bénéficié du soutien du président de la Gilman Paper Company, Howard Gilman. Conseillé depuis vingt-cinq ans par Pierre Apraxine, il a constitué l’une des plus grandes collections privées aux États-Unis de photographie européenne et américaine du XIXe. L’une des pièces majeures est un Nu de Gustave Le Gray, acheté 530 000 francs lors d’une vente aux enchères à Chartres en 1995. Les accrochages dans la Howard Gilman Gallery changeront trois fois par an, en associant chaque fois des images de la collection Gilman à celles du Met, et éventuellement d’autres institutions. L’exposition inaugurale, qui se tient jusqu’au 1er février, présente exclusivement des épreuves de la collection privée. La galerie, située au deuxième étage, donne sur un hall où est exposée la version de 1814 en grisaille de la Grande Odalisque d’Ingres, qui avait un jour déclaré que la photographie n’appartiendrait jamais aux beaux-arts…
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Gilman entre au Met
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°47 du 7 novembre 1997, avec le titre suivant : Gilman entre au Met