C’est l’une des révélations du festival Normandie impressionniste. Malgré sa renommée à la fin du XIXe siècle, Frits Thaulow (1847-1906) n’est pas franchement resté dans les annales. Même son pays natal, la Norvège, ne lui a jamais consacré de rétrospective. Découvrir une soixantaine de ses créations, élégamment accrochées, constitue donc une opportunité à saisir. Cousin de Munch et beau-frère de Gauguin, Thaulow a considérablement souffert de l’ombre de ces monstres sacrés. Sa biographie moins romanesque et son style assez lisse l’ont un peu écarté de la légende dorée des maîtres modernes. Pourtant, l’itinéraire de ce sympathique géant venu du Nord est loin d’être inintéressant. Artiste nomade et hédoniste, il a laissé une production, certes inégale, mais dont les meilleurs morceaux méritent qu’on les regarde de plus près. Le peintre découvre l’impressionnisme précocement, dès la première exposition du groupe. Il se nourrit de leurs principes tout en se forgeant une touche personnelle. Sa manière, qui oscille entre avant-garde et réalisme, repose sur une approche moins théorique ; l’artiste pratique une stratégie d’immersion, entretenant avec la nature une relation quasi fusionnelle. Si certains paysages sont trop sages et répétitifs, d’autres séduisent par son talent à rendre les reflets changeants et le bouillonnement de l’eau vive. Ses vues enneigées où il réussit à capturer la fraîcheur et la sensation de la poudreuse sont quant à elles bluffantes. Une redécouverte somme toute vivifiante.
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Frits Thaulow, impression du Nord
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Abonnez-vous dès 1 €Musée des beaux-arts, le château, Caen (14)
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°691 du 1 juin 2016, avec le titre suivant : Frits Thaulow, impression du Nord