Si la Biennale de Gwangju reste encore méconnue du grand public occidental, elle n’en est pas moins considérée par ses pairs professionnels comme l’une des plus prospectives qui soient.
La huitième édition dont le jeune curateur italien Massimiliano Gioni, 37 ans, est heureusement coupable, pourrait bien lui apporter une vraie reconnaissance. Intitulée « 10 000 Lives », en écho au poème épique Maninbo du Coréen Ko Un, elle vise à interroger notre amour passionné de l’image et comment l’image façonne nos propres vies.
Si le propos n’est pas nouveau, il est mené de main de maître par Gioni dans un parcours quasi muséal qui opère toutes sortes de confrontations entre les œuvres, notamment entre images du passé et art contemporain, tels Hirsch-horn et Fautrier ou Carl Andre et Gu Dexin. S’offrant à voir comme un grand album de famille dans lequel on ne cesse de se projeter, la huitième Biennale de Gwangju privilégie problématiques et questionnements autour des notions du regard, de l’identité, de la mémoire, de la mort, etc., lesquelles fondent notre rapport existentiel au monde.
Explorant tous les modes d’expression mais privilégiant photo et projection vidéo, on pourra trouver que l’exposition que signe Gioni manque parfois de sensualité. Ce n’est pourtant pas le cas de l’œuvre surprenante du Coréen Yang-Ah Ham qui filme un groupe de jeunes gens caressant, léchant et embrassant le buste en chocolat d’un homme, comme il en est de toute tradition religieuse en vénération d’une icône pieuse.
« 10 000 Lives : the Eight Gwangju Biennale », Biennale Hall, Gwangju CIty Museum, Folk Museum, Gwangju (Corée du Sud), www.10000lives.org ou www.gb.or.kr, jusqu’au 7 novembre 2010.
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Dix mille vies pour une biennale
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°628 du 1 octobre 2010, avec le titre suivant : Dix mille vies pour une biennale