L’histoire commence avec la fresque peinte par un détenu de la Maison centrale Saint-Maur dans les couloirs reliant les différents bâtiments.
Un paysage nippon, haïtien, des coureurs cyclistes, un boxeur, un Indien dans les plaines. Encore des paysages, comme un moyen de s’évader, de faire entrer ce qui manque le plus dans cet univers carcéral. La suite de l’histoire se poursuit avec Hervé Di Rosa, invité par Jean-Marc Le Bruman, artiste et coordinateur culturel du Spip (Service pénitentiaire d’insertion et de probation), à voir ces fresques et les deux ateliers de peinture existant au sein de la maison centrale.
« J’avais vu des choses du même ordre, mais là, c’était presque le centre de l’art modeste. Je veux dire qu’il remplissait toutes les conditions : pas ou peu d’apprentissage, un vrai désir de changer la réalité, même une nécessité psychologique d’embellir l’environnement qui est le sien », raconte l’artiste dans le catalogue de l’exposition.
Car exposition il y a, au musée, au bout de trois années d’échanges, de rencontres et de doutes. Douze détenus présentent leurs œuvres, inspirées par leur vie et la diromythologie de Di Rosa dont les personnages sont repris, modifiés, recréés sur les toiles des détenus. Par manque de moyens ou face aux contraintes du milieu carcéral, la toile est faite d’un vieux drap, l’huile est celle de boîtes de sardines et la sculpture a été réalisée sur béton cellulaire facile à travailler avec une cuillère ou une fourchette. « Leur réalité n’est pas du tout la même que la nôtre et l’on voit bien qu’ils réussissent à la transformer. Tout bien réfléchi, qu’est-ce que l’art ? C’est une transformation de la réalité perceptible en émotion. Là, je trouve qu’ils y sont parvenus. »
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
De la prison au musée
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €« Dedans-dehors », Musée de l’hospice Saint-Roch, rue de l’Hospice-Saint-Roch, Issoudun (36), www.issoudun.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°678 du 1 avril 2015, avec le titre suivant : De la prison au musée