VIENNE / AUTRICHE
Avec « Claes Oldenburg : the sixties », Achim Hochdörfer, conservateur du Mumok à Vienne, consacre une magnifique exposition à l’un des plus grands artistes du pop art américain.
Sur trois étages, l’œuvre prend toute son épaisseur. La première salle rassemble les objets glanés dans la rue pour les premières installations conçues comme des environnements. Oldenburg abandonne très tôt la galerie pour le Magasin (The Store, 1961), où les œuvres d’art étaient exposées et vendues comme des marchandises. À ce propos, il déclare : « Je suis pour un art […] qui ne se contente pas de poser ses fesses dans le musée. Je suis pour un art qui grandit sans savoir qu’il est de l’art, un art à qui est donnée la chance de partir de zéro. Je suis pour un art aux prises avec le fatras de la vie de tous les jours, et qui néanmoins prend le dessus. »
Dans la deuxième salle, le visiteur découvre les différentes versions d’œuvres pop : en bois peint, en tissu blanc ou en vinyle coloré. Le musée expose une belle sélection de sculptures molles (en tissu rembourré et vinyle) dont un ventilateur, un cornet de frites, des instruments de musique, un aspirateur, un téléphone, une machine à écrire et autres objets courants. Accrochés aux murs ou disposés au sol, les objets solides deviennent souples et malléables. Soudain, le familier se fait d’autant plus étrange.
Le conservateur a choisi de montrer également des sculptures en tissu blanc, afin d’évoquer le processus de fabrication. À chaque œuvre est associé un patron de la pièce définitive, un état fantôme de l’objet. En changeant d’échelle, les objets prennent une dimension humoristique, absurde et séduisante. Parmi ces nombreuses œuvres, quelques pépites se distinguent par la qualité des pièces, comme le Mouse Museum (réalisé pour la Documenta de 1972) remonté dans la dernière salle au côté d’une installation intitulée Ray Gun. Cette exposition est complétée par un catalogue qui évoque brillamment la scène new-yorkaise et les années 1960.
Museums Quartier. Museumsplatz 1, Vienne (Autriche), www.mumok.at
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Claes Oldenburg ses années 1960
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°646 du 1 mai 2012, avec le titre suivant : Claes Oldenburg ses années 1960