De sa collection d’images d’archives et d’articles de journaux sur l’utilisation des animaux à des fins militaires, la photographe polonaise Marta Bodgańska a fait un livre, Shifters, de 850 pages.
Quelques-unes de ses images incroyables jamais exposées en France forment l’une des expositions marquantes du festival Circulation(s) 2022. Comme de coutume, le festival du collectif Fetart est un révélateur de photographes européens et de travaux jamais ou peu montrés qui suscitent l’intérêt. Le projet de l’Italo-Uruguayen Federico Estol mené avec des cireurs de chaussures de La Paz et d’El Alto, en Bolivie, a lui aussi d’abord donné lieu à un ouvrage avant d’être une exposition où l’on découvre des cireurs mis en scène en super-héros d’un récit qui raconte l’histoire vraie de ces hommes qui, pour ne pas être reconnus de leur entourage ou de leur famille, travaillent le visage recouvert d’une cagoule de ski. Des histoires incroyables, cette douzième édition n’en manque pas. Celle que raconte la Colombienne Laura Quiñonez, jeune diplômée de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles, transporte dans une communauté afro-colombienne où la forme du tressage des coiffures des femmes reconfigure les chemins vers la liberté de leurs ancêtres. Changement de genre et basculement dans la science-fiction avec Green Diamond de Rachele Maistrello, qui s’amuse dans des mises en scène du nom d’une entreprise de haute technologie chinoise des années 1990 et des archives de deux de ses employés. Plus du registre de la poésie sont en revanche les photographies de Sheung Yiu créées à partir d’études sur les forêts finlandaises d’un groupe de scientifiques, combinant différents types d’images, notamment hyperspectrales. La scénographie propre et originale à chaque projet, menée de concert depuis deux ans par l’équipe du festival avec le studio Bigtime, participe au plaisir de la lecture. Cette année, le focus plus particulier sur la scène photographique d’un pays entraîne en Arménie, indissociable de la guerre du Haut-Karabagh, mais aussi d’une jeunesse créatrice dont les critiques de la société ou les utopies se narrent dans des créations photographiques originales.
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Circulation(s), le festival révélateur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°754 du 1 mai 2022, avec le titre suivant : Circulation(s), le festival révélateur