Art contemporain

À Chaumont, certains ont droit à un « bis »

Par Henri-François Debailleux · Le Journal des Arts

Le 4 juillet 2018 - 487 mots

Pour les 10 ans de la Saison d’art, les artistes comptant parmi ceux particulièrement plébiscités par le public ont été réinvités.

Chaumont (Loir-et-Cher). Pour les 10 ans de la Saison d’art, créée en 2008 en parallèle au Festival des jardins lancé lui en 1992, Chantal Colleu-Dumond, la directrice du Domaine de Chaumont-sur-Loire, est restée fidèle au principe qui régit la manifestation depuis ses débuts. Mais, à la différence des éditions précédentes qui ont vu à chaque fois une quinzaine de nouveaux artistes invités à intervenir dans le château, les écuries, les granges ou les deux parcs, elle a décidé de réinviter six artistes qui, selon ses propres termes « avaient eu un grand succès auprès du public ». Nils-Udo (dont la première intervention a eu lieu en 2009) a ainsi réalisé dans le second parc dit « du Goualoup » un volcan en terre de 8 m de haut recouvert de gazon sur lequel le visiteur doit monter pour découvrir en son cratère un nid – sujet favori de l’artiste –, où sont disposés avec poésie et humour dix gros œufs blancs… en marbre de Carrare. À quelques pas, l’artiste japonaise Fujiko Nakaya a réactivé sa sculpture de brumes ou de nuages créée en 2013.

La « juste place »

Après avoir investi la galerie du fenil en 2017, Sheila Hicks a cette fois déployé ses tissus, drapés, papiers et couleurs au sous-sol du château, dans les cuisines, et à l’étage dans les appartements. Anne et Patrick Poirier font une proposition radicalement différente de 2010 puisqu’ils ont accroché dans la galerie basse du fenil une quinzaine de très subtils photogrammes de pétales de fleurs. Eva Jospin, fidèle au carton, ici coulé dans du ciment, a installé une Folie ou Fabrique que la végétation devrait recouvrir avec le temps. Le temps encore avec Sarkis qui restaure d’or les fissures d’une commode Louis XV, selon la technique japonaise du Kintsugi.

Aux côtés de ces « revenants », l’édition 2018 est l’occasion de découvrir la délicate intervention d’une totale inconnue, la Brésilienne Nathalie Nery, qui a greffé une écorce, comme une seconde peau, constituée de feuilles de jacquier sur une partie d’un tronc. Ou, dans l’asinerie, les surprenantes et magnifiques sculptures en coton de la peu connue Simone Pheulpin. Ou encore l’installation de l’artiste vietnamien Duy Anh Nhan Duc, qui entoure un lustre à papilles d’une myriade de pissenlits et les fait se refléter à l’envers dans un miroir posé au sol. Car l’esprit de la Saison d’art a toujours été de mêler des artistes célèbres et d’autres moins, qui pour certains ont même été révélés par Chaumont. Avec comme fil conducteur l’idée de la promenade, de la déambulation et le « concept de la juste place », comme l’indique Chantal Colleu-Dumond, pour donner l’impression que les œuvres ont toujours été là ou qu’elles sont faites pour l’endroit dont elles émanent. Ce qui est souvent le cas et se vérifie une nouvelle fois et de belle manière encore cette année.

saison d'art 2018

jusqu'au 4 novembre, Domaine de Chaumont-sur-Loire, Centre d'arts et de nature, 41150 Chaumont.
www.domaine-chaumont.fr

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°505 du 6 juillet 2018, avec le titre suivant : À Chaumont, certains ont droit à un « bis » Pour les 10 ans de la Saison d’art, les artistes comptant parmi ceux particulièrement plébiscités par le public ont été réinvités

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