Dossier

Spécial restauration

Protéger les œuvres de l’outrage du temps, leur redonner un aspect originel quand elles ont été transformées ou détériorées, tels sont quelques-uns des aspects du travail des conservateurs-restaurateurs. Ce souci de mettre en valeur le patrimoine des siècles passés – ou des siècles futurs – a d’abord été celui des artistes eux-mêmes.
À la Renaissance, les peintres et les sculpteurs s’attachent à redonner vie aux œuvres du passé, et notamment à la statuaire antique. Montorsoli, un élève de Michel-Ange, a ainsi rendu sa force au groupe du Laocoon, pièce découverte dans le sol romain au XVIe siècle. L’âge moderne est également celui du développement des écoles, qui culmine au XXe siècle avec la fameuse “querelle des vernis”?, opposant les “nuancés”? et les “totalitaires”?, les partisans de la patine et ceux d’un dévernissage. Aujourd’hui, les adeptes des différentes approches continuent de s’affronter, sans que l’on puisse toutefois parler d’écoles nationales. Alors que les conservateurs-restaurateurs doivent sans cesse se spécialiser et acquérir de nouvelles connaissances, que les techniques deviennent de plus en plus complexes, la question du statut de cette profession est particulièrement aiguë en France. Notre pays est en effet l’un des rares en Europe où les restaurateurs ne sont pas intégrés aux musées et autres institutions patrimoniales, mais sont de simples prestataires de services extérieurs. Le ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, a d’ailleurs justement confié une mission sur la restauration en France à Daniel Malingre, conseiller-référendaire à la Cour des comptes. Espérons que cette étude permettra une meilleure reconnaissance d’un corps de professionnels essentiel pour la préservation de notre patrimoine.

Philippe Régnier


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