Dossier

Les écoles d’art entre doute et reconquête

Les écoles d’art occupent aujourd’hui une place centrale : tous les acteurs de l’art contemporain s’y trouvent impliqués à un titre ou à un autre, du directeur à l’enseignant. Une nouvelle génération d’artistes s’y est engagée avec enthousiasme, mais aussi défiance vis-à-vis des idées reçues sur la possibilité même d’enseigner ou de transmettre l’art quand celui-ci n’est pas seulement (loin s’en faut) une question de savoir-faire. Parmi les nombreuses réformes de ces dernières années, celle du concours de recrutement est certainement la plus mal venue, qui fausse les règles implicites permettant aux écoles de fonctionner dans un cadre cohérent et solidaire.

Une école d’art ne s’administre pas comme un lycée technique ou une PME : les sensibilités et les options esthétiques des uns et des autres doivent pouvoir s’y harmoniser. En multipliant les activités éditoriales et les expositions, les écoles se sont ouvertes sur l’extérieur et jouent désormais un rôle que rien ne laissait présager. L’art et la vie ont plus que jamais partie liée, même si l’on est bien éloigné de l’esprit de Mai 68, ce qui entraîne parfois quelques ambiguïtés quant à la place de ces institutions dans le paysage artistique. Mais si elles sont un havre de paix pour les futurs artistes, les écoles, dont certaines délivrent des post-diplômes, sont observées de (très) près par le marché.


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