Documenta : la présence de Stephan Balkenhol ne plait pas aux organisateurs

Stephan Balkenhol est un sculpteur de l’extrême. Il vient d'installer l'une de ses silhouettes humanoïde sur une boule dorée, en équilibre sous le clocher de l'église attenante au musée Fridericianum, le principal espace d'exposition de Documenta. Hors programmation officielle, cette intervention n'a pas plu aux organisateurs. Ils se sont dits « menacés » par l’œuvre, estimant qu'elle risquait de bouleverser le paysage de la place centrale de l'exposition, et ont souligné ce « manque de respect ».

En réponse, certains artistes sont venus apporter leur soutien à Stephan Balkenhol : « A qui appartient l'espace public de la ville? » s'est interrogé l'artiste Siglinde Kallnbach, qui soutient le sculpteur au nom de la « liberté de l'art ». Il accuse les organisateurs de la Documenta de vouloir « censurer » les manifestations artistiques concurrentes.

« Je n'ai jamais censuré quoi que ce soit » a rétorqué la commissaire de la Documenta, l'américaine Carolyn Christov-Bakargiev, citée par l'AFP. « Je n'ai jamais demandé (à Stephan Balkenhol) de retirer sa sculpture. Je lui ai juste demandé au téléphone s'il l'aurait installée si la Documenta n'avait pas eu lieu, et il m'a répondu que non. »

Ce n'est pas la première fois que des artistes installent eux même des pièces dans ce qui pourrait être considéré comme le « Off » de Documenta. Dans les années 1960, Daniel Buren avait déjà tapissé les panneaux publicitaires de la ville de Cassel de son fameux « outil visuel ».