L’agence Bjarke Ingels Group couvre le Musée d’art du papier, à Hune, au Danemark, d’une feuille blanche. Une prouesse technique qui s’inspire de l’origami.
En architecture comme dans d’autres domaines créatifs, il y a des modes. Une tendance observable ces derniers temps est de magnifier la « cinquième façade », au point d’en faire le signe très distinctif d’une construction. Plusieurs édifices récents déploient en effet des toitures spectaculaires, tel l’auvent monumental en lattes de bois du Centre d’art moderne Gulbenkian de Lisbonne (par Kengo Kuma) ou encore l’imposant brise-soleil en origami recouvrant le Bâtiment d’Enseignement Mutualisé de Saclay (par Sou Fujimoto avec Manal Rachdi, Nicolas Laisné et Dimitri Roussel). Avec le Musée de l’art du papier au Danemark, fondé en 2018, l’agence Bjarke Ingels Group (BIG) a choisi une forme plutôt simple, la feuille de papier pliée, mais déployée sur une grande dimension. Situé dans le Jutland, au nord du pays, ce projet consiste en la transformation d’un ancien supermarché. Avec cette rénovation-extension, ce musée consacré depuis 2018 au papier en tant qu’art et artisanat, espère doubler le nombre de ses visiteurs. Le bâtiment existant de 900 m², qui dispose aujourd’hui de cinq galeries, sera reconverti et agrandi. La future surface de 2 300 m² accueillera de nouvelles salles pour les ateliers, les événements, l’éducation, le stockage et les bureaux. Couvrant l’ancienne structure tout en la prolongeant en créant de nouveaux espaces, une large structure de toit constitue la signature architecturale de l’édifice. Légère et blanche, cette toiture crée un lien entre l’ancien bâti et le nouveau. Les murs extérieurs seront dotés de panneaux acoustiques inspirés de l’origami, réalisés en collaboration avec divers artistes du papier. À l’intérieur, le design s’inspire de la fabrication du papier, avec des surfaces drapées de bois, comme un écho aux matériaux de base de cet artisanat. À l’extérieur, sont prévus des sentiers bordés de flore locale, offrant un espace public accueillant pour encourager les visiteurs à explorer la région. Créée en 2006, BIG est devenue une structure d’envergure internationale. Elle emploie aujourd’hui 700 salariés répartis dans plusieurs bureaux en Europe, aux États-Unis et en Chine. On lui doit tous types de projets (logements, bureaux, écoles, musées, hôtels…), des réalisations caractérisées par une forte recherche esthétique et des lignes très dessinées. Dans son pays, BIG a notamment construit une centrale énergétique dont le toit en pente sert de piste de ski. En France, l’agence a signé la Maison de l’économie créative et de la culture en Aquitaine (Méca) à Bordeaux sur les rives de la Garonne. Et BIG a été choisi avec Silvio d’Ascia Architecture pour la construction à Bondy, de la gare de la ligne 15 du métro francilien, au dessin en forme de nœud de ruban. Ouverture prévue en 2030.
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Un toit en origami pour un musée du papier
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Cet article a été publié dans L'ŒIL
n°782 du 1 janvier 2025, avec le titre suivant : Un toit en origami pour un musée du papier