Guingamp - L’ancienne prison de Guingamp a aboli ses barreaux et loge désormais un centre d’art consacré à la photographie : GwinZegal (« vin de seigle » en breton) porte le nom d’un port côtier situé à 40 minutes en voiture de cette ville des Côtes-d’Armor.
Édifié par Louis Lorin, entre 1836 et 1841, cet ensemble de granit sur plan rectangulaire et orienté nord-sud et est-ouest se compose d’une quarantaine de cellules individuelles disposées sur deux niveaux, autour d’une cour centrale. Celle-ci distribue, grâce à une coursive, quatre bâtiments principaux, chacun doté d’une cour périphérique jadis affectée à la promenade des détenus. Le tout est cerné de murs extérieurs de 7 m de hauteur. La reconversion de cet ex-centre pénitencier est l’œuvre de l’architecte Christophe Batard. Coût des travaux : 5,27 millions d’euros H.T.À l’entrée originelle, à l’ouest, compliquée d’accès, se substitue aujourd’hui, au sud, face à un vaste parvis, une nouvelle entrée percée à travers le double mur d’enceinte et scandée par de solides et élégantes plaques de métal, ainsi que d’un massif portail en Inox. À l’intérieur, la cour centrale, remarquable ensemble de pierre et de bois, a été restaurée à l’identique, la coursive aux tons gris-bleu arborant une allure étonnamment coloniale. Le centre d’art a notamment pris ses marques dans la partie orientale où se déploient un hall d’accueil, des bureaux, une cafétéria et une salle sous verrière exhibant divers fonds documentaires. Certaines cellules, conservées, accueillent des salles vidéo ou font office de cimaises.À l’intérieur de la cour sud-est, s’est glissée au chausse-pied une salle d’exposition permanente de 150 m2, agrandissement à l’aspect ô combien actuel avec son habillage tout en Inox. « C’est toujours dommage d’entrer dans une boîte fermée, explique Christophe Batard. Ma première motivation était donc d’y apporter une lumière originale. Le parement en Inox renvoie la lumière sur le mur de pierre ancien, lequel la répercute à l’intérieur du bâtiment neuf. Au final, cette lumière, on ne sait pas trop d’où elle vient… » Outre quatre parois-fenêtres coulissantes géantes, ce volume de béton à la forme pyramidale dispose, à l’intérieur, d’un immense puits de lumière. Seul effet visuel, des plaques d’Inox perforées d’un motif décoratif. « Le portail monumental ainsi que les parements d’habillage des extensions neuves reprennent un motif “symbole” de la prison, sorte de “s” horizontal dessiné par les détenus en guise de frise ornant les soubassements des cellules, souligne l’architecte. Ce motif est en quelque sorte à la fois un clin d’œil à l’ancienne affectation et un fil conducteur du projet. » Cette extension contemporaine reste néanmoins sobre et discrète, quasiment invisible depuis les rues alentour. Une seconde salle d’exposition implantée dans la cour nord-est est au menu de la seconde phase de travaux, actuellement en cours.
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Un centre d’art en taule
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°737 du 1 octobre 2020, avec le titre suivant : Un centre d’art en taule