Portraits intimes de Clermont-Ferrand

Chaque année, la commande fait l’objet d’une exposition. La réunion pour la première fois de l’ensemble de ces travaux aboutit à une vision d’ensemble intéressante à plus d’un titre. D’abord, par la liste des auteurs choisis, distincts dans leurs approches et écritures, que ce soit Charles Fréger, Bogdan Konopka, Éric Baudelaire, Véronique Ellena ou encore Bruno Boudjelal. Ce que chacun donne ensuite à voir de la ville et de ses habitants révèle des choix et des récits que l’on suit attentivement, pris par ce qu’ils racontent, même si l’on ne connaît ni l’un ni l’autre. Clermont la nuit, vue de la chaîne des Puys, ou le Puy de Dôme vu de la ville par Jürgen Nefzger forment ainsi un diptyque puissant, intégrant les particularités géologiques du territoire. Dans les points de vue diurnes de Thibaut Cuisset, ceux-là pris à partir des monts à l’intérieur ou à l’extérieur de Clermont, l’articulation nature et bâtis montre en creux l’évolution industrielle et urbanistique de la ville. Suivre avec John Davies le cours de la Tiretaine, en partie invisible dans sa traversée de la cité, est une autre manière d’aborder l’histoire de sa construction et de son évolution. Changement d’échelle avec les focus de Bertrand Meunier, de Bruno Boudjelal ou de Christophe Bourguedieu sur les quartiers populaires et les portraits qu’ils font de leurs habitants ; enfin, voyage inattendu avec Véronique Elena au sein de l’imprimerie de la Banque de France, zone interdite du centre-ville.