VENISE / ITALIE
Robert Storr dévoile les grandes lignes de sa Biennale.
Paris - La Biennale de Venise, qui se tiendra du 10 juin au 21 novembre, a défloré les grands axes de sa 52e exposition internationale d’art le 14 mars à Paris. Pour la première fois, l’Italie disposera d’un secteur pour présenter les artistes transalpins, sous la férule de la directrice du Castello di Rivoli, Ida Gianelli. Autre première, la Biennale a confié les rênes de l’événement à un Américain, Robert Storr, critique d’art et ancien conservateur au MoMA à New York. Voulant réconcilier les divisions – pourtant éculées – entre le sensible et l’intelligible, celui-ci livrera sa vision sous le titre « Penser avec les sens – sentir avec la raison. L’art au présent ». Hormis cinq artistes décédés, mais dont l’œuvre vibre encore, comme Félix Gonzalez-Torres ou Martin Kippenberger, les quatre-vingt-quatorze créateurs conviés sont vivants et en activité. Quasiment absents de la Biennale en 2005, les artistes de la scène française sont au nombre de onze cette année. La sélection compte Adel Abdessemed, Yto Barrada, Louise Bourgeois, Marine Hugonnier, Pierre Huyghe, Melik Ohanian, Philippe Parreno, Philippe Thomas et Tatiana Trouvé. S’y trouvent aussi Sophie Calle, en charge du Pavillon français, et son commissaire Daniel Buren. Le projet de Storr compte aussi un pavillon turc, et une section dédiée au continent africain, confiée au curateur Simon Njami et à l’artiste Fernando Alvim.
L’insertion de l’Afrique n’est pas vraiment une première, puisque la Biennale avait déjà accueilli l’exposition « Authentic/Excentric » en 2001 et « Fault Lines » deux ans plus tard. En mettant en scène cette année la collection de l’homme d’affaires congolais Sindika Dokolo, la manifestation s’est toutefois attirée l’ire des artistes africains. Des soupçons de détournements de fonds et de corruption pèsent en effet sur le père de Dokolo, ancien fondateur de la banque de Kinshasa, et sur la famille de son épouse Isabel Dos Santos, fille du sulfureux président angolais. L’artiste Barthélémy Toguo a dès lors refusé de figurer dans ce pavillon. « En aucun cas, de près ou de plus loin, mon nom ne peut être rapproché de celui de Sindika Dokolo ou de la collection qu’il a pu constituer au fil des années, a-t-il écrit à la Biennale de Venise. Je respecte chacun des artistes dont les œuvres y figurent, mais je ne souhaite en aucune manière y rattacher ma démarche artistique. » N’était-il pas possible de trouver des projets plus vertueux pour incarner l’Afrique ?
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Penser et sentir
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°256 du 30 mars 2007, avec le titre suivant : Penser et sentir