Consacré à la culture sur Internet, le site culture.fr s’enrichit de commandes à des artistes. Melvil Poupaud et Bernard Joisten accompagné d’Alexandra Gaïta signent les premiers travaux en ligne.
PARIS - Le ministère de la Culture étant également celui de la Communication, il ne pouvait faire l’économie d’Internet. Depuis quelques années déjà, le site de la Rue de Valois mène vers les services de l’administration et répertorie les sites culturels. Avec sa refonte en octobre dernier, c’est vers cette activité que culture.fr s’est réorienté, laissant à son grand frère, www.culture.gouv.fr, le versant institutionnel. Confiée à l’agence multimédia Panoplie, responsable de la revue en ligne éponyme (www.panoplie.org), la nouvelle mouture du site a rouvert avec une charte graphique renouvelée et un menu redéployé autour d’un agenda, au mode de classement géographique et par domaines. Accessible dès la page d’ouverture, le répertoire des « Créations en ligne » vient juste de compléter l’ensemble. À un rythme théoriquement mensuel, il s’enrichira d’œuvres commandées par le biais de la délégation aux Arts plastiques. Rentrant dans le cadre du Dicream (Dispositif d’aide à la création artistique numérique) et de la commande publique, ces pièces modestes se placent au carrefour entre arts plastiques, littérature et cinéma. Dans l’année à venir, le duo musical Air devrait s’en mêler, tout comme les écrivains Régis Jauffret et Tanguy Viel. Les deux premières pièces, signées par Melvil Poupaud d’une part, Bernard Joisten et Alexandra Gaïta de l’autre, nous laissent toutefois un peu sur notre faim. Nouvelle coqueluche de l’art contemporain – avec une exposition chez Emmanuel Perrotin jusqu’au 28 février – et jeune premier du cinéma d’auteur, Melvil Poupaud recycle grâce au concours de Patrick Brion (La voix du « Cinéma de minuit ») sa cinématographie amateur le long d’un road-movie. L’idée n’est pas dénuée d’humour et ferait bonne mesure comme bonus de DVD. Série de trois courts épisodes, À la trace, de Bernard Joisten et Alexandra Gaïta, s’inscrit aussi dans un registre fictionnel, mais fait l’économie de la vidéo pour se tourner vers le roman-photo. Ce diaporama léger enchaîne dans des fondus un récit linéaire. Celui-ci tourne volontairement le dos aux modèles éclatés de la narration qui ont fleuri sur le Web pour se situer entre le carnet de voyage et le fond d’écran. Paradoxalement, alors que l’Internet promettait des échanges et des communautés à n’en plus finir, les deux premières œuvres de la collection sont des aventures intimes jetées à la mer.
Consulter www.culture.gouv.fr
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Pêche à la ligne
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°185 du 23 janvier 2004, avec le titre suivant : Pêche à la ligne