Artiste - Difficile de parler de son travail sans évoquer son père Iannis Xenakis (1922-2001), compositeur de musique contemporaine, sa mère Françoise (1930-2018), journaliste et romancière, et l’amie – et mère de substitution – Louise Bourgeois (1911-2010).
Trois âmes fortes auprès desquelles Mâkhi Xenakis a dû s’imposer pour se construire. Le premier souhaitait que sa fille devienne mathématicienne. Elle est devenue plasticienne. La seconde eut préféré qu’elle n’écrive pas. Elle est une auteure respectée chez Actes Sud. Quant à la troisième, elle lui avait demandé de ne pas faire de sculptures. Raté : Mâkhi est peintre et sculptrice. Sur ces trois figures tutélaires, Mâkhi ne manque pas d’anecdotes, comme la fois où, fière d’avoir reçu à 27 ans sa première commande du metteur en scène Claude Régy, elle appelle son père : « Je lui aurais dit que je me prostituais, cela lui aurait causé le même effet », raconte-t-elle en plaisantant. Ou cette autre fois où Louise Bourgeois, apprenant la notoriété de Iannis, insiste pour rencontrer ses parents. « Seule ma mère a accepté l’invitation, qui n’a été qu’un stupide échange de mondanités », se souvient-elle. Mais l’artiste ne leur en veut pas, elle est apaisée. Sur Iannis Xenakis, elle a publié en 2015 une touchante biographie et prépare une grande exposition pour 2021. Quant à Louise Bourgeois, elle ne cesse de nourrir son travail et ses écrits. D’ailleurs, Mâkhi les a réunis en cercle dans le nouveau parc de sculptures d’Issoudun : ses parents, Louise, elle et David son mari, cinq sculptures comme autant de totems chamaniques. Manière pour elle de faire revivre ses fantômes, et de reprendre la conver-sation là où elle n’avait pas commencé.
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Mâkhi Xenakis - Artiste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°736 du 1 septembre 2020, avec le titre suivant : Mâkhi Xenakis - Artiste