Après avoir consacré une rétrospective à Enki Bilal en 2014, l’Hôtel des arts de Toulon offre ses cimaises, avec le concours de la veuve de l’artiste, à un autre grand nom de la bande dessinée contemporaine : Jean Giraud (1938-2012), alias Gir et Mœbius, l’auteur phare de sagas BD cultes comme Blueberry et L’Incal, qui a largement dépassé les limites traditionnelles de sa discipline pour se faire illustrateur, coloriste, poète, philosophe, architecte et visionnaire.
Si ce créateur protéiforme, à la personnalité double, est un pape du 9e art ayant connu de son vivant des manifestations d’importance (« Miyazaki-Mœbius » en 2004 à l’Hôtel de la Monnaie de Paris, ou « Transe-Forme » à la Fondation Cartier en 2010), elles remontent assez loin dans le temps ; aussi faut-il aller voir cette rétrospective à Toulon, car elle révèle des facettes moins connues de ce dessinateur de génie. Bien sûr, classiquement, le parcours chronologique ne manque pas, en dévoilant sur deux étages plus de trois cents œuvres aux médiums variés, de faire redécouvrir les grandes évolutions de son travail - des débuts avec Blueberry jusqu’au Monde d’Edena via son coup d’éclat, Arzach (1975) -, mais il dévoile aussi des créations précieuses rarement montrées, tels ses nombreux autoportraits d’Inside Mœbius (2000-2009) en présence de ses propres personnages, et surtout ses illustrations pour L’Alchimiste de Paulo Coelho et La Divine Comédie de Dante, fortement inspirées par Gustave Doré, graveur et peintre du XIXe siècle qui a marqué au fer rouge une autre pointure de la BD : Philippe Druillet.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
L’alchimiste Jean Giraud
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°708 du 1 janvier 2018, avec le titre suivant : L’alchimiste Jean Giraud