La sculpture érigée pour Maria Callas ne laisse pas de marbre

Au pied de l’Acropole, trônant devant le théâtre d’Érode Atticus où Maria Callas a joué pour la première fois, une nouvelle statue en bronze doré, à l’effigie de la cantatrice vient d’être inaugurée par le maire d’Athènes Kostas Bakoyannis. Elle reçoit depuis de très nombreuses critiques. 

La statue a été qualifiée de « kitsch » et d’« horreur » par les internautes, et surtout considérée comme n’étant pas à l’image de Maria Callas. Elle est l’œuvre de la sculptrice Aphrodite Liti, professeure de sculpture à l’École des beaux-arts d’Athènes, qui ne comprend pas les critiques virulentes à l’encontre de son travail. Avant qu’elle ne soit érigée, le projet de la statue avait dû être approuvé en amont par le conseil central des monuments modernes et la commission archéologique du Kentucky. 

Michael Moussou, ancien chanteur d’opéra et directeur artistique du festival d’Athènes, considère que la posture choisie pour la statue n’est absolument pas représentative d’une cantatrice, les bras croisés ne permettent pas de libérer la voix d’un chanteur. Pour Ilias Tzempedonidis, coordinateur artistique de l'Opéra de Naples et spécialiste de l'œuvre de Maria Callas, une représentation plus fidèle de la diva grecque aurait été préférable. La sculptrice Aphrodite Liti défend son travail en expliquant avoir obtenu carte blanche de la part de la fondation Maria Callas, ce qui lui a permis d’exprimer sa perception personnelle de la cantatrice.  

La statue a été érigée – en avance - à l’occasion du centenaire de la mort de la diva qui aura lieu en 2023, et les événements lui rendant hommage se multiplient. Un musée Maria Callas devrait être inauguré prochainement à Athènes.