C’est en savourant un plat de pennes que Mathieu Mercier a eu envie de « penser l’esthétique d’une nouvelle pâte », en vertu de la théorie selon laquelle « la plupart des idées sont contextuelles ».
Il a testé celle-ci auprès d’un réseau d’artistes, architectes, designers, stylistes de mode… Surprise, tous se sont montrés aussi enthousiastes que volontaires pour prendre part à ce qui est devenu un projet d’exposition de Mathieu Mercier avec Al Dente : « Pasta Utopia ». La Galerie Papillon a prêté ses murs, et Patrizio Miceli, fondateur de la marque Al Dente, a assuré le 5 octobre au soir une pasta party. Cet entrepreneur franco-italien commercialisera peut-être une ou plusieurs des suggestions – signées Saâdane Afif, Elvire Bonduelle, Ronan & Erwan Bouroullec (photo), Claude Closky, Jonathan Monk, Olivier Mosset, Berdaguer & Péjus… « Pour concevoir une nouvelle pâte, il faut respecter des contraintes techniques que je n’ai pas voulu imposer a priori. De nombreuses propositions ne sont sans doute pas réalisables », convient Mathieu Mercier qui a pour sa part imaginé une pâte sifflet. Et soutient que son lasso de néon blanc accroché à une patère (Untitled, 2006), figurant dans les collections du Centre Pompidou, n’est pas sans lien avec une recherche formelle à base de spaghettis. Trouvera-t-on bientôt dans les rayons alimentaires des macaronis et autres tortellinis réinventés par des artistes ? Et à quelle sauce mangera-t-on cet art-là ? C’est justement ce qui amuse Mathieu Mercier et ses acolytes : poser avec légèreté la question de la consommation de l’art. Est-il plus raisonnable de vendre des sacs à main comme des œuvres d’art que de rêver de sculptures comestibles dans les supermarchés ? L’art est-il affaire de goût ? « L’humour permet de faire le tour du sérieux », résume Mathieu Mercier.
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La pâte de l’artiste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°717 du 1 novembre 2018, avec le titre suivant : La pâte de l’artiste