Photographe - Aussi incroyable que cela puisse paraître, son œuvre n’a, jusqu’à ce jour, jamais fait l’objet d’une rétrospective dans un musée.
Néanmoins, que celle-ci ait lieu aujourd’hui dans une bibliothèque n’est pas pour lui déplaire. « C’est un rêve que je n’aurais pas osé avoir. Car j’ai commencé à faire de la photographie pour faire des livres », rappelle Jacqueline Salmon. Son itinéraire ne peut en effet pas être dissocié du lien indéfectible entretenu avec la littérature, les livres et les mots. « J’ai toujours vécu avec des hommes qui écrivent. C’est pour cela que j’ai fait des photographies, parce que les mots étaient déjà employés et lourds de sens », mentionne-t-elle dans Une vie réfléchie, livre d’entretiens édité chez Loco, par ailleurs éditeur de sa première monographie.
La présentation de sa rétrospective à la bibliothèque municipale de Lyon, sa ville natale, n’a pour autant pas été préméditée. Le cheminement vers sa conception fut progressif. Il y eut d’abord le chantier de rénovation de la bibliothèque, que son ancien directeur lui demanda de photographier ; puis une carte blanche offerte pour traiter des fonds précieux, ce qui lui permet aujourd’hui de sortir, pour l’exposition, des ouvrages patrimoniaux en écho avec ses propres travaux.
La Bibliothèque de fantômes, qu’elle a conçue au sein du parcours, délivre, quant à elle, tous les livres de Jacques Derrida, Georges Didi-Huberman, Jean-Luc Parant, Jean-Louis Schefer et de Jean-Christophe Bailly ; cinq grandes figures de sa famille intellectuelle dont l’égrainement sur le fil du sensible fait entendre le bruit du temps.
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Jacqueline Salmon - Photographe
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°743 du 1 avril 2021, avec le titre suivant : Jacqueline Salmon - Photographe