NEW YORK / ÉTATS-UNIS
Créateur de mystérieux personnages en aplats, le peintre s’est éteint le 10 février dernier dans sa maison de Manhattan.
Le peintre américain John Wesley, au style inspiré de la bande dessinée, est décédé à l’âge de 93 ans. Pendant cinq décennies, il a construit un langage pictural unique, où l’humour noir était de mise pour décrire la banalité de la vie quotidienne, avec un « penchant pour la narration érotique », écrivait le critique Dave Hickey à son sujet.
Connu sous le nom de « Jack », John Wesley est né en 1928 à Los Angeles. Alors jeune adulte, il suit le soir des cours d’art, tout en occupant le jour divers emplois ouvriers, en tant que stockeur d’entrepôt ou riveteur d’avions. En 1953, il est embauché par le département illustration de Northrop Aircraft Corp, où il est chargé de simplifier les plans en dessins, ce qui lui donne le goût de la ligne simple et fonctionnelle.
En 1960, il déménage à New York. Ami de Dan Flavin, Donald Judd et Robert Ryman, il s’associe un temps au pop art, puis au minimalisme, bien qu’il ne s’identifie lui-même à aucun de ces mouvements artistiques. Il avait cependant expliqué « tolérer » son étiquette d’artiste pop, car elle lui permettait de participer à des expositions collectives. Il s’exprimait peu au sujet de son travail, mais avait un jour expliqué que sa « peinture, comme le style gothique allemand, vise une construction fine et une mise en forme précise et nette ».
À partir de 1973, le personnage Dagwood Bumstead de la bande dessinée de Chic Young (1901-1973), intitulée « Blondie », entre dans son œuvre. Il associait cette figure à son père, décédé alors qu’il n’était âgé que de cinq ans : « mon père était comme Bumstead. Il était mince comme lui, portait une cravate au travail, et quand il rentrait du travail le soir, il saluait les voisins ».
Pas moins de 70 expositions personnelles lui ont été consacrées. En 1972, une exposition lui a été dédiée à la documenta 5 de Cassel (Allemagne), qui avait ensuite fait l’objet d’une rétrospective au MoMA PS1 de New York en 2000. La Fondation Prada lui avait également rendu hommage lors de la Biennale de Venise en 2009.
John Wesley est représenté par la galerie new-yorkaise Fredericks & Freiser. Ses peintures sont conservées dans d’importantes collections publiques, notamment au Whitney Museum of American Art, au Museum of Modern Art de New York et au Stedelijik Museum d’Amsterdam.
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Disparition du peintre américain John Wesley
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