Disparition

Disparition du graveur Pierre-Yves Trémois

Par Lorraine Lebrun · lejournaldesarts.fr

Le 21 août 2020 - 354 mots

FRANCE

Doyen de l’Académie des beaux-arts où il siégeait dans la section de gravure, ce « fou du trait » est décédé à l’âge de 99 ans.

 Portrait de Pierre-Yves Trémois. © D.R
Portrait de Pierre-Yves Trémois.
© D.R

Dessinateur, graveur, peintre, sculpteur et céramiste, Pierre-Yves Trémois s’est éteint dans la nuit du 15 au 16 août, à 99 ans. Il avait encore répondu présent il y a peu, lors de la rétrospective qui lui était consacrée au Réfectoire des Cordeliers (Paris-6e) en octobre 2019. 

Né à Paris en 1921, il intègre l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1938. Il y rejoint l’atelier d’un ancien élève de Gustave Moreau, le peintre Fernand Sabatté. En 1943, il obtient le Premier Grand Prix de Rome en peinture grâce à son interprétation du sujet « En la touchant légèrement de sa flèche, Éros ranime Psyché évanouie ».

Il laisse derrière lui un œuvre éclectique guidé par son amour pour la ligne et l’épure, qui trouvent toute leur dimension dans son œuvre gravé. « Le burin m’a appris la simplicité et la simplicité est terrible »  disait-il. Il est ainsi reconnu pour la précision et de la pureté de son trait qui caractérise son dessin, souvent sans ombre ni volume. Ses thèmes de prédilection sont la figure humaine et son anatomie, souvent teintées d’érotisme. Mais il s’attache également à représenter le monde animal, signant plusieurs bestiaires gravés et sculptés.

Pierre-Yves Trémois, L'homme au singe, 1967, burin et eau-forte © D.R
Pierre-Yves Trémois, L'homme au singe, 1967, burin et eau-forte.
© D.R

La carrière de Pierre-Yves Trémois est jalonnée par la publication de ses « grands livres illustrés », dont le premier, La Grande Meute, est édité en 1945. Ces ouvrages feront l’objet de collaboration avec de nombreux auteurs au premier rang desquels Paul Vialar, Henry de Montherlant, Paul Claudel, Marcel Jouhandeau, Jean Giono et Michel Tournier. 

Artiste de la ligne, il n’en demeure pas moins l’auteur de quelques réalisations monumentales. En 1977, la RATP lui commande une sculpture en bronze de 8m de long, sur le thème de l’énergie. Intitulée Energies, ce bas-relief de 3 tonnes en bronze poli orne toujours la station de RER de Châtelet - Les Halles. Il est élu un an plus tard, en 1978, à l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France, au fauteuil de Paul Lemagny.
 

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