NEW YORK / ÉTATS-UNIS
L’artiste américain, figure majeure du minimalisme, s’est éteint samedi 4 mai à l’âge de 87 ans.
Figure incontournable de l’art américain d’après-guerre, Frank Stella est décédé samedi 4 mai, à l’âge de 87 ans. Il s’est éteint à son domicile de Manhattan des suites d’un lymphome, précise le New York Times. Pendant plus de soixante ans, Frank Stella a constamment renouvelé sa pratique artistique. Pionnier du mouvement minimaliste, ses premiers travaux relevaient de l’art monochrome avant d’explorer la couleur et la forme, allant jusqu’à concevoir des compositions tridimensionnelles à grande échelle.
Frank Stella est né en 1936 à Malden dans le Massachusetts, de parents siciliens. Il s’est formé à la Phillips Academy d’Andover et à l’Université de Princeton, où il étudie l’histoire et la peinture. Diplômé en 1958, il s’installe à New York et travaille en tant que peintre en bâtiment pour gagner sa vie. Réalisée avec de la peinture industrielle, sa première série intitulée « Black Paintings » contraste avec l’expressionnisme abstrait de l’époque par son esthétique épurée et austère. Ces grandes peintures aux fines lignes noires parallèles rencontrent un grand succès et quatre d’entre elles intègrent la mémorable exposition collective « Sixteen Americans » du Museum of Modern Art (MoMA) en 1959. « Elles restent parmi les peintures les plus inoubliables et les plus provocantes de l’histoire récente du modernisme américain » avait écrit la critique d’art Karen Wilkin dans The New Criterion en 2007.
Dans les années 1960, Frank Stella privilégie peu à peu l’emploi de teintes métalliques puis de couleurs vives, qu’il intègre dans des configurations géométriques qui brouillent les frontières entre peinture et sculpture. Il invente les « Shaped Canvases », façonnant ses toiles en les découpant selon le motif géométrique de la peinture. « Tout ce que je veux qu’on retienne de mes peintures, c’est le fait que l'on puisse voir le tout sans aucune conclusion. Ce que vous voyez est ce que vous voyez » avait-il déclaré lors d’un échange avec le critique Bruce Glaser en 1966.
En 1970, il devient le plus jeune artiste (33 ans) de l’histoire à bénéficier d’une rétrospective au MoMA. Le musée lui consacre une seconde exposition en 1987. Ces décennies marquent un tournant dans l’art de Frank Stella, qui se tourne de plus en plus vers la tridimensionnalité. Il incorpore de l’aluminium et de la fibre de verre dans ses peintures, formant des assemblages tout en courbes et spirales avant de concevoir des sculptures monumentales. Il réalise plusieurs grandes œuvres publiques comme les peintures murales pour la Gas Company Tower de Los Angeles en 1991 puis son Bandshell, une imposante structure en aluminium conçue en 2001 pour le stade de base-ball de Miami.
Frank Stella a fait l’objet de plusieurs rétrospectives aux États-Unis, en Europe et au Japon. En 2015, le Whitney Museum of American Art lui a consacré une importante exposition réunissant plus de cent œuvres dont des peintures, reliefs, sculptures et dessins, célébrant la pluridisciplinarité de son art en constante évolution.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Disparition de Frank Stella
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €