Portée par des artistes qui ont su renouveler leur art, et par de récentes et importantes expos, la céramique bénéficie d'un nouveau souffle sur le marché.
Collection - Depuis le 3 octobre 2017, l’objet le plus cher du monde est une céramique : un bol très rare de la dynastie Song, vieux de 900 ans, vendu par Sotheby’s Hong Kong pour 32 millions d’euros. Bien sûr, cette pièce chargée d’histoire et préservée au fil du temps demeure hors catégorie. Mais avec cette enchère mirobolante, le marché de la céramique s’offre un record qui fait date. Si la présence de la création contemporaine en salles de ventes est pour sa part encore timide, quelques œuvres (signées Kenneth Price, Rosemarie Trockel ou Magdalene Odundo) atteignent cependant des prix élevés (en 2014, un Pink Egg de Kenneth Price était adjugé pour 509 000 dollars chez Philip’s). Assimilé dans les années 1970 et 1980 à un artisanat, cet art du feu bénéficie depuis une vingtaine d’années du regain d’intérêt d’une nouvelle génération d’artistes, de marchands et de collectionneurs. Les institutions ont également beaucoup fait pour son renouvellement : en Allemagne, la manufacture de Nymphenburg, en invitant des créateurs comme Hella Jongerius, a dépoussiéré le concept de belle vaisselle en porcelaine. À Paris, la Manufacture de Sèvres œuvre à la fois pour la conservation et la transmission des savoir-faire, mais également pour la promotion de la céramique contemporaine, à travers des expositions (à l’instar de « L’expérience de la couleur ») et des cartes blanches à des créateurs et à des artistes (Barthélémy Toguo, Lee Ufan, etc.) qui justifient sa présence à la Brafa, au PAD de Londres et à la Fiac.
Alors que de nombreux plasticiens reconnus se distinguent dans la pratique de la céramique (Johan Creten, Klara Kristalova, Elsa Sahal, Thomas Schütte…), on observe même un effet de mode sur les foires et les biennales. « On voit des artistes s’approprier le médium, comme un enfant s’amuse avec de la pâte à modeler », déplore un galeriste spécialisé. D’autres contribuent à lui donner ses lettres de noblesse : Giuseppe Penone, auquel le Louvre Abou Dhabi a passé commande pour les espaces communs du musée, a choisi la Manufacture de Sèvres, avec laquelle il avait déjà collaboré, pour réaliser une nouvelle Propagation, panneau mural de 4 x 3 m en biscuit encré de cercles concentriques. Une œuvre d’une délicatesse monumentale.
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Céramique, la reconnaissance s’installe enfin
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°707 du 1 décembre 2017, avec le titre suivant : Céramique, la reconnaissance s’installe enfin