À Bordeaux, l’architecte et designer Andrea Branzi expose sa démarche visionnaire sur un demi-siècle de création.
BORDEAUX - Concoctée, hors les murs, par le Musée des arts décoratifs de Bordeaux, cette vaste rétrospective consacrée à l’Italien Andrea Branzi, 76 ans, architecte, designer et fieffé théoricien, fondateur du fameux groupe Archizoom et membre de deux autres collectifs notoires, Alchimia et Memphis, est une exposition bicéphale. D’un côté, ses recherches dans le champ de l’architecture et de l’urbanisme ; de l’autre, sa production dans celui du design. Ce qui, somme toute, offre un panorama important – dénombrant quelque 150 pièces – qui s’étire sur cinq décennies et s’intitule « Andrea Branzi, Pleased To Meet You, 50 ans de création ».
Dans la Galerie blanche du centre d’architecture Arc en rêve, le designer déploie ainsi son travail théorique sur la ville, développé à la fin des années 1960 à partir du projet No-Stop City, sur l’idée de « la disparition de l’architecture dans la métropole ». Outre ses dessins et films, sa démarche visionnaire se déploie à travers une dizaine de maquettes serties de miroirs reflétant ses choix à l’infini. Pensée à l’échelle du territoire et non du bâtiment, l’architecture se fait « traversable, non plus marquée par des frontières fermées, mais par des filtres ouverts ». Ainsi en est-il de Territorio Enzimatico [« Territoire enzymatique »], de Bosco di Architettura [« Forêt d’architecture »] ou d’Agricoltura Residenziale [« Zone agricole habitée »].
À l’Espace Saint-Rémi, ancienne église reconvertie en lieu d’exposition, changement d’échelle : de la ville, on passe à l’objet. Autour de l’énorme pilier central, Andrea Branzi a installé, sur une haute table circulaire, une multitude de vases. « Le vase est un objet archétypal, estime le designer, toutes les civilisations en ont eu. » Conçus en bambou, aluminium, bois, méthacrylate, argent massif ou céramique, les siens explorent la transparence, invitent ou interprètent la nature et, souvent, se font micro-architectures. Alentour, diverses salles déroulent un parcours chronologique, depuis son projet de diplôme intitulé Supermarket Piper Luna Park, insolite parc d’attractions logé à l’intérieur d’un supermarché et très inspiré du pop art, jusqu’à une récente série de meubles parfois ésotériques, baptisée « Nouvelles Dramaturgies », dans laquelle Branzi explore la vie, la mort, le sexe, la religion… Bref, « quelques thèmes essentiels » de l’existence humaine.
Andrea Branzi, pleased to meet you
Commissaire de l’exposition : Constance Rubini, directrice du musée des Arts décoratifs de Bordeaux
Scénographie : Andrea Branzi
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Andrea Branzi, un demi-siècle de design
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Andrea Branzi, no-stop city, vision de ville, jusqu’au 15 janvier 2015, centre d’architecture Arc en rêve, 7, rue Ferrère, 33000 Bordeaux, tél. 05 56 52 78 36, tlj sauf lundi 11h-18h, mercredi jusqu’à 20h, wwwarcenreve.com, wwwbranzibordeaux.fr
Andrea Branzi, pleased to meet you, 50 ans de création, jusqu’au 25 janvier 2015, à l’Espace Saint-Rémi, 4, rue Jouannet, 33000 Bordeaux, tél. 05 56 10 14 00, tlj sauf mardi et jf 12h-18h.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°423 du 14 novembre 2014, avec le titre suivant : Andrea Branzi, un demi-siècle de design