Le Brésilien est le premier commissaire de l’hémisphère sud nommé à Venise.
1965 Adriano Pedrosa a obtenu un diplôme de droit à l’université d’État de Rio de Janeiro et un master en art et critical writing à l’Institut des arts de Californie. Il a ensuite fait preuve d’une activité critique soutenue, signant des articles dans les revues Artforum (New York) et The Exhibitionist (Berlin) ainsi que dans les magazines Mousse (Milan), Frieze (Londres) et Manifesta Journal (Amsterdam).
1998 Commissaire adjoint de la Biennale de São Paulo en 1998 et 2006, directeur artistique de la Triennale de San Juan (2009), Pedrosa a une longue expérience des biennales en tant que commissaire. Co-commissaire de la 12e Biennale d’Istanbul (2012), il déclare alors vouloir « éviter la traditionnelle stratégie marketing des biennales avec leur obsession des chiffres et leur façon de mettre des noms en avant comme des marques ». Un ton peu conventionnel qui semble lui réussir : la même année, il assure le commissariat du pavillon de São Paulo à la Biennale de Shanghaï.
2014 C’est en tant que directeur artistique du Museu de Arte de São Paulo Assis Chateaubriand (MASP) qu’Adriano Pedrosa attire l’attention à l’étranger. Il renouvelle la présentation des collections, restaurant un système d’accrochage qui abolit les hiérarchies artistiques. Sa série d’expositions thématiques, « Histories », offre une relecture de l’histoire de l’art latino-américaine, de ses influences et de ses impensés, et l’ouvre aux minorités jusque-là négligées. En 2018, « Afro-Atlantic Histories », inaugurée juste avant l’élection de Jair Bolsonaro, plonge dans le passé esclavagiste du Brésil et marque les esprits, en particulier aux États-Unis.
2022 Respecté sur la scène artistique d’Amérique latine, Adriano Pedrosa est le premier représentant de l’hémisphère sud à être nommé commissaire de la Biennale de Venise. « Au Brésil, personne ne s’attend cependant à ce qu’il donne la priorité aux Brésiliens. Il est probable qu’il montera une exposition très cosmopolite », estime Silas Martì, rédacteur en chef du service culture du journal Folha. « Adriano Pedrosa est à la fois curieux et méthodique, extrêmement bien connecté aux artistes et aux autres commissaires », estime Lorenzo Fiaschi, de la Galleria Continua, qui représente Jonathas de Andrade, un artiste défendu par Pedrosa.
2024 L’édition 2022 de la Biennale de Venise, intitulée « The Milk of Dream », sous le commissariat de l’Italienne Cecilia Alemani, a battu les records de fréquentation (plus de 800 000 visiteurs). Ce succès a conforté les organisateurs dans leur choix. « La Biennale ne peut plus se contenter de présenter un catalogue de l’art contemporain existant, elle veut aussi donner vie aux contradictions, aux dialogues et aux relations de parenté sans lesquels l’art resterait dans une enclave dépourvue de sève vitale », a ainsi déclaré son président Roberto Cicutto. « J’imagine que la Biennale d’Adriano Pedrosa sera très structurée, qu’elle alternera des salles intimes, avec des vidéos et des dessins, et des installations à grande échelle. Sa sélection sera axée sur les minorités et la politique », se risque quant à lui Lorenzo Fiaschi.
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Adriano Pedrosa, commissaire de la Biennale d’art contemporain de Venise 2024
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°602 du 6 janvier 2023, avec le titre suivant : Adriano Pedrosa, commissaire de la Biennale d’art contemporain de Venise 2024 : Le Brésilien est le premier commissaire de l’hémisphère sud nommé à Venise