ARLES
1957 Née à Barcelone, Marta Gili voue à sa ville natale un attachement indéfectible. Diplômée en philosophie et en psychologie clinique en 1980, elle y exerce dans un premier temps le métier de psychologue dans un cabinet. L’opportunité de travailler au sein de l’organisation de Primavera Fotogràfica, festival construit sur le modèle du Mois de la photo, l’engage dans une autre voie. Elle convainc la Fundació Joan Miró, qui avait marqué un intérêt pour le photographe Joaquim Gomis, ami de Joan Miró, de créer un département photo pour promouvoir le photographe, éditer un portfolio et organiser une exposition. « La Ville Fantôme » est la toute première exposition qu’elle organise par la suite au sein de la Fondation.
1991 La parution d’une critique d’exposition féroce dans un magazine lui vaut un appel téléphonique du directeur de la Fundació La Caixa à Barcelone : elle y signera quelque temps plus tard, en tant que commissaire indépendante, des expositions photo. Pleinement intégrée par la suite à la Fundació La Caixa, elle fonde et dirige jusqu’en 2006 le département photographie puis celui des arts visuels, qui seront par la suite regroupés. « Quinze années hautement formatrices », résume-t-elle. Elle accepte parallèlement la proposition d’Agnès de Gouvion Saint-Cyr, responsable alors de la photographie au ministère de la Culture, de rejoindre le comité d’acquisition du Fonds national d’art contemporain (Fnac) à Paris dont elle sera membre de 1994 à 1996.
2002 Marie-Thérèse Perrin, présidente-directrice du Printemps de septembre, lui propose de prendre la direction artistique du festival de photographie alors organisé à Cahors (Lot). Marta Gili accepte et prend un congé sabbatique. C’est la première fois qu’elle travaille en France. C’est aussi la première fois qu’elle « conçoit des expositions dans des espaces qui ne sont pas prévus pour les accueillir », souligne-t-elle. Sommée de choisir entre les deux, Marta Gili décide de réintégrer la fondation La Caixa à Barcelone et propose à la critique d’art Fabienne Fulchéri de cosigner avec elle l’édition 2003 du festival.
2006 En octobre, Marta Gili succède à Régis Durand à la direction du Jeu de paume à Paris. Elle place l’exposition monographique au cœur de la programmation et entend donner enfin une visibilité aux femmes photographes. Nombre de photographes ou d’artistes lui doivent leur première rétrospective en France, de Sophie Ristelhueber, Ai Weiwei et Mathieu Pernot à Peter Campus, Susan Meiselas, Joana Hadjithomas & Khalil Joreige (lauréats du prix Marcel Duchamp 2017) ou aujourd’hui Marc Pataut.
Son départ en octobre 2018 clôt douze années d’une programmation d’une grande cohérence et marquée par la place donnée aux sujets sociétaux et politiques. Après l’exposition « Soulèvements », dont elle a confié le commissariat au philosophe et historien de l’art Georges Didi-Huberman, elle a donné carte blanche au philosophe Peter Szendy pour l’exposition thématique « Le supermarché des images » prévue à l’automne au Jeu de paume.
2019 Elle prend le 1er juillet, et pour un mandat de trois ans, la direction de l’École nationale supérieure de la photographie (ENSP) à Arles. Elle doit gérer en priorité l’installation de l’école dans le bâtiment conçu spécialement pour l’établissement par l’architecte Marc Barani, ainsi que la rentrée universitaire 2019-2020, qui a été reportée à la mi-octobre. Son profil diffère de ceux de ses prédécesseurs à la tête de l’ENSP et devrait impulser « une approche de l’image plus élargie encore », précise-t-elle, en référence à celle promue au Jeu de paume.
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Marta Gili, une femme engagée à la tête de l’École de la photographie d’Arles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°527 du 5 juillet 2019, avec le titre suivant : Marta Gili, ancienne directrice du Jeu de paume : Une femme engagée à la tête de l’École de la photographie d’arles