Anselm Kiefer proteste contre une exposition de ses oeuvres en Chine

La première exposition monographique d’Anselm Kiefer a ouvert ses portes samedi 19 novembre à l’Académie centrale des Beaux-Arts de Chine (CAFA) de Pékin malgré l’opposition de l’artiste. Dans un communiqué du 16 novembre publié par The Art Newspaper (TAN), Anselm Kiefer déclarait : « Durant ma carrière, j’ai été extrêmement impliqué dans toutes mes expositions internationales d’envergure et c’est avec profond regret et frustration que j’apprends que les organisateurs de ma première monographie en Chine ont jugé bon de m’exclure de sa préparation. »

Après avoir pris connaissance de l’article du TAN, l’Académie chinoise a confirmé le 18 octobre le maintien de l’exposition « Anselm Kiefer en Chine » et a rejeté la responsabilité d’un défaut de communication avec Anselm Kiefer sur les deux institutions partenaires allemandes, le Bell Art Center et le Ludwig Museum Koblenz.

La Chine a promulgué en 1990 une loi sur le droit d’auteur entrée en vigueur en 1991 et modifiée en 2010, qui prévoit, comme le droit français, des droits patrimoniaux permettant à l’auteur d’autoriser ou interdire la reproduction et la représentation publique de son œuvre. Sans aucune justification, la CAFA a pourtant affirmé qu’elle était dans la légalité en maintenant l’exposition. De quoi raviver le débat sur les droits des artistes et sur l’éthique. En Chine, les réseaux sociaux s’enflamment, WeChat en tête, et les réactions et commentaires du milieu culturel en soutien à l’artiste allemand vont bon train, rapporte le TAN.