Ni centre d’art, ni centre chorégraphique, les Laboratoires d’Aubervilliers rouvrent en novembre avec un programme mixte, à cheval entre la production, la diffusion et l’exposition. Une expérience singulière
qui a déjà fait ses preuves dans l’édition.
AUBERVILLIERS - Quelles formules met-on au point dans les laboratoires ? Peu versés dans les produits miracles ou les baumes, les Laboratoires d’Aubervilliers répondent par une exigence : “Donner au public une responsabilité de citoyen davantage qu’une situation de consommateur.”
Après une période de rénovation de l’ancienne usine de la périphérie parisienne, occupée depuis 1994 par le chorégraphe François Verret autour d’un projet pluridisciplinaire, les Laboratoires d’Aubervilliers rouvrent leurs portes en novembre avec un espace remodelé : un accueil
– “espace 1” de 109 m2 –, une salle “espace 2” de 110 m2 et un “espace 3”de 240 m2. Ce dernier, entièrement modulable par un système de rails de spots articulés, peut servir d’atelier ou de lieu de représentation, de salle de théâtre ou d’exposition. À l’image de leur direction collégiale assurée jusqu’en 2006 par le chorégraphe Loïc Touzet et les critiques Yvane Chapuis et François Piron, les Laboratoires d’Aubervilliers refusent en effet toute segmentation. “Ni centre d’art, ni centre chorégraphique, ni lieu intermédiaire, explique François Piron. Par rapport aux artistes, les Laboratoires se placent comme des producteurs, mais cela signifie aussi accompagner des artistes dans des moments de recherche sans pour autant fixer des échéances de productivité.”
“Courant continu” entre conception et représentation
En alternant les temps de conception et de monstration, les Laboratoires d’Aubervilliers entendent ainsi pointer un “courant continu” qui ne se résoudrait pas uniquement par la représentation ou l’exposition. C’est en ce sens qu’ont déjà été organisés des résidences et ateliers menés par Joseph Grigely, Jan Kopp, Latifa Laâbissi et Grand Magasin, tandis que, du 13 novembre au 30 janvier prochain, le cycle “Ouverture 1” propose différentes manifestations. Au programme : New Movements for Old Bodies, une création de Marco Berrettini/*Melk Prod (13-15 novembre) ; une série d’interventions signées par Vincent Epplay (13 novembre-21 décembre) ; des spectacles de Sabine Macher (27-29 novembre) et Xavier Boussiron (11-13 décembre) ; une programmation de films d’artistes (4-6 décembre) ; une installation-performance d’Alain Michard (12-13 décembre), avant une exposition de Boris Achour (20 décembre 2003-30 janvier 2004).
Jusqu’ici, c’est sur le plan éditorial que se sont fait remarquer les Laboratoires d’Aubervilliers. La structure a déjà à son actif un ouvrage monographique consacré à Dominique Petitgand et les DVD de Fabrice Reymond et de Pierre Alféri. Toutes deux accompagnées d’un livret, ces vidéos empruntent au cinéma et à la logique de chapitrage du DVD pour y poser du texte poétique (Alféri) ou une autobiographie fragmentée (Fabrice Reymond). Enfin, la sortie récente de Radio Ld’A vient conclure l’intervention menée par Lincoln Tobier à Aubervilliers en 2002, une année au cours de laquelle l’artiste américain avait activé une radio locale.
- Laboratoires d’Aubervilliers, 4 rue Lécuyer, 93300 Aubervilliers, tél. 01 53 56 15 90, “Ouverture 1”? à partir du jeudi 13 novembre, www.leslaboratoires.org - Éditions des Laboratoires d’Aubervilliers : Lincoln Tobier, Radio Ld’A, 288 p, 25 euros ; Dominique Petitgand. Notes, voix, entretiens, 128 p, 18 euros ; Pierre Alféri, Cinépoèmes & films parlants, DVD livret, 30 euros ; Fabrice Reymond, Nescafer, DVD livret, 25 euros.
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A vos éprouvettes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°178 du 10 octobre 2003, avec le titre suivant : A vos éprouvettes