Sans fournir d’explications, Lucian Freud refuse que ses œuvres soient présentées lors du passage en Autriche de l’exposition “L’école de Londres�?, alors que huit d’entre elles l’avaient été à Paris au Musée Maillol.
LONDRES (de notre correspondant) - Lucian Freud, un des plus célèbres peintres anglais contemporains, par ailleurs petit-fils de Sigmund Freud, refuse que ses peintures figurent dans l’exposition “L’école de Londres”, qui se tiendra du 12 mai au 29 août à la KunstHaus de Vienne. Huit de ses œuvres étaient présentes dans la version originale parisienne au Musée Maillol, mais l’artiste a fait savoir à Michael Peppiatt, commissaire de l’exposition, qu’il souhaitait les retirer lors de l’étape autrichienne. Dans une lettre datée du 10 mars, le cabinet Goodman Derrick déclare : “Nous agissons au nom de M. Lucian Freud et savons que vous avez en préparation des expositions où seront présentées certaines de ses œuvres. M. Freud nous a demandé de vous transmettre qu’il ne souhaitait pas voir ses œuvres exposées en Autriche. Il ne collaborera donc pas à une telle exposition et refusera toute autorisation pour les reproductions dans le catalogue.”
Interrogé sur les raison de son refus, Lucian Freud n’a pas souhaité s’exprimer sur ce sujet. De son côté, le directeur de la KunstHaus de Vienne, Joram Harel, précise qu’il s’agit d’une sanction concernant l’Autriche en général et non l’exposition elle-même. “Je ne suis pas certain, mais je suppose qu’il ne souhaite pas être comparé à son grand-père. Il doit craindre que le nom et la réputation de celui-ci lui fassent de l’ombre. Il s’agit peut-être d’une sorte de jalousie ou de complexe”, nous a-t-il déclaré. Il ne semble pas que cette décision soit liée aux problèmes soulevés par l’Holocauste. En effet, l’artiste né en 1922 à Berlin et émigré en Angleterre dix ans plus tard, avait exposé en Allemagne en 1988. Quoi qu’il en soit, la KunstHaus de Vienne annonce qu’elle “respectera le souhait de M. Freud, qui ne veut pas que ses peintures soient présentées en Autriche”. “L’école de Londres” devra donc se passer à Vienne de l’un de ses plus importants représentants.
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Vienne sans Freud
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°83 du 14 mai 1999, avec le titre suivant : Vienne sans Freud