Tandis que l’historien de l’art Denis Mahon se livre à une spectaculaire série d’attributions enrichissant le corpus du jeune Nicolas Poussin, le Musée du Louvre s’apprête à acheter un tableau inédit, un des derniers conservés dans une collection privée en France.
ROME/LONDRES/PARIS - Les recherches sur Nicolas Poussin, et plus particulièrement sur ses années de jeunesse, ne cessent de progresser. De nouvelles datations et surtout des attributions sont régulièrement proposées, notamment par l’historien de l’art Denis Mahon. “Les premières années romaines”, au Palais des Expositions de Rome, jusqu’au 1er mars, présente ainsi de nouvelles toiles, tel le Sac du Temple de Jérusalem par Titus, daté fin 1625-début 1626, récemment donné au peintre français par cet éminent poussiniste. Ce tableau, un temps propriété de la galerie londonienne Hazlitt, Gooden & Fox, à présent en la possession d’une fondation israélienne, avait été commandé par le cardinal Francesco Barberini, neveu d’Urbain VIII, sur les conseils de son secrétaire Cassiano dal Pozzo. Il avait par la suite été offert au cardinal Richelieu. Passée en vente publique en 1995, l’œuvre, alors présentée comme le Sac de Carthage et attribuée à Pietro Testa, avait été estimée 10 000-15 000 livres sterling et vendue 155 000 livres par Sotheby’s. Dans la revue Quadri e Sculture, Sir Denis considère également comme autographe un Narcisse conservé dans une collection particulière américaine, un Apollon et Marsyas à Londres et, probablement, la Chute des Titans appartenant à un collectionneur privé de Rome. Le célèbre historien de l’art estime que ces nouvelles découvertes sont “d’une importance sans précédent”, augmentant d’environ 10 % la production de jeunesse connue de Nicolas Pousssin.
De son côté, Pierre Rosenberg, commissaire de la rétrospective du Grand Palais en 1994, avait récemment publié dans un ouvrage collectif, Curiosité, un nouvel inédit du peintre, la Sainte Famille à l’éléphant, actuellement dans une collection particulière. Daté de la fin des années 1630, il avait appartenu au cardinal Giulio Rospigliosi et était connu par la gravure. À cette redécouverte devrait bientôt s’en ajouter une nouvelle, puisque nous avons appris que le Musée du Louvre souhaite acquérir auprès d’un collectionneur un Poussin encore non répertorié, mettant en scène sainte Françoise Romaine. Il s’agit sans doute d’un des derniers Poussin en mains privées en France et, si le Louvre est déjà riche en tableaux de cet artiste, il est certainement le seul musée français capable aujourd’hui de mobiliser les fonds nécessaires à cette acquisition.
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Une poussée de Poussin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°72 du 4 décembre 1998, avec le titre suivant : Une poussée de Poussin