États-Unis - Justice

Un archéologue se plaint de l’ingratitude du procureur de New York 

Par Orane Auriau · lejournaldesarts.fr

Le 3 octobre 2023 - 338 mots

NEW YORK / ÉTATS-UNIS

Christos Tsirogiannis reproche au procureur américain de ne jamais citer sa contribution dans l’identification d’objets volés.

Christos Tsirogiannis. Photo courtesy Aarhus University
Christos Tsirogiannis.
Courtesy Aarhus University

L’unité de lutte contre le trafic d’antiquités du bureau procureur de Manhattan dans l’État de New York, qui n’existe que depuis cinq ans, affiche pourtant à son palmarès la restitution de 4 500 objets volés dans 29 pays. Le tout estimé à une valeur de 375 millions de dollars. Leur dernier communiqué de presse, au mois de septembre, se félicitait d’avoir pu restituer 12 objets au Liban d’un montant de 9 millions de dollars. 

L’annonce n’était cependant pas du goût de l’un de ses collaborateurs, Christos Tsirogiannis, qui reproche au département d’occulter son implication dans l’enquête. L’unité ne spécifie pas qu’il a fourni des preuves issues de sa thèse de 2012, aidant à prouver que deux statuettes grecques, Castor et Pollux, dataient du IVe siècle avant J.-C. et provenaient bien du Liban.  

Chasseur d’antiquités pillées, maître de conférences à l’université de Cambridge, Tsirogiannis est un expert qui a longuement collaboré avec l’unité. Une déception qu’il n’a pas manqué d’exprimer auprès du Guardian, d’autant plus que cela n’est pas la première fois qu’un tel fait se produit. 

Celui-ci pointe un abus de propriété intellectuelle en voyant son nom régulièrement effacé des annonces officielles malgré ses nombreuses collaborations. « Ils présentent mes travaux comme étant les leurs ». Las, Tsirogiannis déclare en avoir « assez » et qualifie cette situation de « honteuse ». Il estime que les succès du bureau du procureur ne seraient possibles sans la participation de spécialistes en archéologie. En avril, il avait permis l’arrestation du marchand d’art Robin Symes, impliqué dans un réseau criminel d’œuvres d’art pillées. 

Travaillant à présent pour l’Unesco dans la lutte contre le trafic d’antiquités, l’archéologue aspire à une reconnaissance plus grande de la part du bureau new-yorkais. Il souhaitait être crédité lors des annonces officielles pourtant seule rémunération pour son aide. Depuis 2007, l’expert a aidé à l’identification d’au moins 1 600 antiquités pillées recensées dans les musées, collections privées, galeries et maisons de vente en notifiant les autorités compétentes. 

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