Kubrick asservit tout à l’intensité dramatique, y compris la vraisemblance. Le concepteur du hold-up (à droite) tente de convaincre un petit truand de se joindre à l’opération. L’ombre centrale pointe le sens de la transaction. C’est à celui qui jouera au plus fin – l’un tient l’arme de la menace, l’autre, narquois, le chiot de la fausse candeur –, mais tous deux sont écrasés par la composition en bandes horizontales, entre le ciel et la ribambelle des tireurs factices. Lesquels, criblés de balles, criblent eux-mêmes l’image d’une rafale répétitive, comme une mise en abyme d’où l’initiative individuelle serait exclue. Quant au changement de la valeur du cadre, entre les images 2 et 3, il fonctionne à plusieurs titres : accentuer l’expression du visage, qui feint soudain de comprendre ce qu’on attend de lui ; proposer un angle d’attaque aussi tordu que son esprit est retors ; faire s’écarter les tireurs de carton, élisant celui d’entre eux qui, le jour J, perdra la vie.
- L’Ultime Razzia (The Killing), de Stanley Kubrick (1956). FPE. Sortie le 3 juillet.
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Trois plans de L’Ultime Razzia
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°538 du 1 juillet 2002, avec le titre suivant : Trois plans de L’Ultime Razzia