En matière de design, nous avons tous en mémoire la chaise en Formica dans la cuisine de « tata Marcelle ». La dernière création de Poltrona Frau rompt définitivement avec ces vilains petits canards en proposant une élégante chaise pliante : Donald.
Comment clouer le bec à la concurrence ? En offrant une chaise à la fois pratique et confortable, simple et luxueuse, utile et drôle. Le studio Cerri & Associati a ainsi dessiné un objet ultramince en aluminium avec une assise en cuir qui, une fois pliée, se contente d’une épaisseur de 9,5 centimètres. L’originalité de cette création provient de l’ amusant bec de canard que constitue le dossier de la chaise quand il est vu de profil, l’axe de rotation des pieds devenant astucieusement l’œil du palmipède. Pointé vers le plafond, ce bec personnifie un objet quotidien, lui donnant simplement un supplément d’âme, et le rend tout de suite attachant, suggérant un surnom affectif du type “mon petit chat” ou, plus circonstancié, “mon canard”. Son nom, Donald, n’est évidemment pas innocent puisqu’il évoque le fameux personnage des dessins animés de Walt Disney. Le canard semble, en même temps, être devenu depuis quelques mois un sujet d’inspiration pour nombre de designers italiens. L’exemple le plus représentatif de cette “canardophilie” est sans contexte le monospace Multipla de Fiat, une voiture qui déchaîne les passions, aussi bien du point de vue des adhésions que de celui des rejets, avec son capot de moteur en forme de bec de canard. La chaise éditée par Poltrona Frau se voudra naturellement plus consensuelle, avec son design contemporain et ses lignes élégantes. Cette pureté, l’objet la doit également à ses matériaux, le thermoplastique expansé pour le dossier et l’assise, l’aluminium moulé sous fusion pour la structure. Le cuir vient enfin donner une touche finale de distinction à notre fameux Donald, pour enfin pouvoir casser trois pattes à un canard !
- Donald, Poltrona Frau, dimensions : L 46 cm x P 49 cm x H 76 cm, 2 700 francs. Disponible en 85 coloris.
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Tomber sur un bec
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°109 du 25 août 2000, avec le titre suivant : Tomber sur un bec