Surréalisme

Le début du XXe siècle a été traversé par une multitude de mouvements artistiques, lancés à grands coups de manifestes, mais peu ont eu la résonance du Surréalisme. Son incidence a en effet largement dépassé le cercle de ce que nous appellerions aujourd’hui les arts plastiques pour s’engouffrer dans de multiples champs de la création et de la pensée, pour constituer une véritable révolution intellectuelle, poétique, philosophique, voire psychanalytique. Si la dimension picturale est aujourd’hui mise en exergue par le Centre Pompidou, qui offre quelques-uns des plus beaux chefs-d’œuvre de Ernst, Brauner, Dalí, Magritte, Masson, Picasso, Picabia ou Giacometti, l’écrit en a certainement constitué la pierre angulaire. Les positions critiques et théoriques d’André Breton et de ses amis ont ainsi noirci les pages aujourd’hui jaunies d’un grand nombre de revues dont les titres annonçaient clairement la couleur, à l’exemple de La Révolution surréaliste ou du Surréalisme au service de la révolution... Véritables outils d’un militantisme aussi bien esthétique que politique, ces supports ont aussi formé un espace unique de rencontre entre des écrivains, des poètes, des peintres, des cinéastes. Cette dimension “pluridisciplinaire” – pour reprendre un terme en vogue de nos jours – du mouvement historique constitue peut-être l’un de ses axes de réflexion les plus pertinents pour les créateurs d’aujourd’hui. En France, l’art et la littérature ne sont jamais très éloignés et nos (jeunes) contemporains en font toujours la démonstration. Des publications comme la Revue de Littérature générale de Pierre Alferi et Olivier Cadiot, où peuvent se croiser Claude Closky, Jean-Charles Masséra, Vito Acconci ou David Lespiau, portent aujourd’hui encore des débats théoriques qui transcendent les genres et les supports.