Serge Lemoine, président du Musée d’Orsay

En qualité de président du Musée d’Orsay, quel est votre sentiment sur cette idée de financement des nouvelles acquisitions ?
Le Musée d’Orsay dispose, comme toutes les grandes institutions dans le monde, d’un patrimoine considérable. Toutefois, la majeure partie des œuvres qui sont considérées comme des chefs-d’œuvre est exposée en permanence, soit dans nos salles, soit à l’extérieur dans le cadre des expositions temporaires. Dans les réserves du Musée d’Orsay se trouvent des œuvres qui permettent d’effectuer ces mouvements, de telle sorte que les salles permanentes soient toujours garnies et au plus haut niveau. Les œuvres qui ne sont pas exposées sont, dans beaucoup de cas, effectivement moins importantes sur le plan artistique et historique. Parmi ces dernières, certaines ne sont plus du tout appréciées aujourd’hui, que ce soit artistiquement, historiquement ou même selon les goûts actuels. Comment, personnellement, pourrais-je imaginer, comme cela a été envisagé il n’y a pas si longtemps, de montrer les œuvres en réserve dans les musées au cœur des banlieues ? Comment pourrais-je concevoir d’envoyer des œuvres de qualité « secondaire » à l’extérieur dans les conditions prévues par le Victoria & Albert Museum ? Notre devoir est de favoriser l’excellence pour tout le monde. Il n’y a pas de second choix.

Dans quelle mesure vos initiatives à l’étranger se démarquent-elles de la location d’œuvres ?
Toutes nos initiatives à l’étranger sont issues de concepts qui sont discutés avec nos partenaires et fondées d’une part sur une haute exigence artistique et scientifique, d’autre part sur la volonté d’assurer le plus grand rayonnement possible de nos collections.

Également sollicité, Henri Loyrette, président du Musée du Louvre, n’a pas souhaité répondre à nos questions.